Dans les plans pour obtenir le permis à la ville, malgré les questionnements d’Étienne à propos de la dalle monolithique, l’architecte préférait rester conservatrice. Il fallait consulter un ingénieur pour faire autrement. Elle avait donc prévu la méthode traditionnelle pour les fondations, soit un mur de gel de 8 pieds au sud à cause du cours de l’hiver, les recherches poussées d’Étienne sur le sujet le convainquent d’opter pour la dalle monolithique bien isolée. En plus d’être très efficace énergétiquement, elle a plusieurs autres avantages. En effet, l’excavation et le coffrage sont beaucoup plus simples à exécuter. Étienne sera en mesure de le faire seul avec les connaissances qu’il a. La dalle nécessite une seule coulée contrairement à la méthode traditionnelle, évitant ainsi des frais supplémentaires de pompes à béton. De par sa conception “monolithique” la semelle est intégrée à la dalle. De plus, le mur de gel au sud créait un problème avec le drain français. Il n’y avait pas de pente positive pour évacuer l’eau naturellement du terrain, nécessitant un système de pompe, plus coûteux et qui peut briser, pas génial dans l’esprit de durabilité ! La dalle assure également une meilleure étanchéité à l'humidité par le fait qu’elle soit enveloppée d'une membrane de polythène. Finalement, avec la dalle monolithique, la quantité de béton nécessaire est significativement inférieure. Comme l’énergie grise requise pour produire le béton est très grande et génère beaucoup de CO2, chaque mètre cube économisé est une bouffé d’air frais pour la planète. Et ça économise les sous aussi. Le béton, c’est cher! Il fallait donc consulter un ingénieur si on voulait changer de technique pour la fondation. Les coûts supplémentaires s’y rattachant seraient largement compensés avec toutes les économies que ça nous ferait réaliser. Nous avons alors rencontré un couple d’ingénieurs formidables certifiés PassiveHaus. Tous les détails confirmés dans une discussion passionnée, ils partent travailler sur le plan final des fondations et un plan de la charpente du bois massif dans la fut décidé qu’Étienne s’occuperait du coffrage de la dalle puisque la méthode était assez avant-gardiste, et que le coffrage des murs de fondation plus conventionnels serait donné à contrat. La première étape sur le chantier fut la mise en place d’une toile de polythène par dessus le gravier ¾, permettant une bonne étanchéité aux gaz radon et une protection contre l’ coffrage de 20 pouces de hauteur fut érigé et bien solidifié pour la dalle. Deux couches d’isolant EPS type II R7,55 de 4 pouces d’épaisseur furent installées sur tout le périmètre et le mur porteur. La dalle fera 16 pouces d’épaisseur à ces endroits. Au centre, nous avons utilisé des cœurs de porte recyclés pour l’isolation. Dans la production des portes extérieures, un grand rectangle est souvent découpé pour laisser place à une fenêtre. Ce rectangle auparavant simplement jeté aux vidanges est un panneau isolant R14 en uréthane! Des gens ont allumé et ont commencé à se faire une business de récupération de ces cœurs de porte. Ça revient au tiers du prix d’un isolant de pareille valeur neuf. Nous avons donc placé trois épaisseurs de portes par-dessus une seule couche d’isolant EPS type II R-5, protégeant ainsi le pare-vapeur les panneaux de portes sont tranchants pour un total de R47 sous la dessus les cœurs de porte, nous avons pelleté à bras 16 tonnes de gravier ¾ pour obtenir une épaisseur de 6 pouces de dalle seulement au milieu. Merci les amis !Nous avons ensuite posé une seconde pellicule de polythène, afin de protéger les panneaux de cœurs de portes sensibles à l'humidité et pour garder le remblai de gravier en place. S’en est suivie la pose de l’armature d’acier. Blindée comme un pont cette dalle! Des centaines de tie raps plus tard, le tout était en touche finale fut l’installation de tuyaux en prévision d’un éventuel plancher chauffant. On ne compte pas brancher le système complet assez dispendieux tout de suite, puisqu’on testera » l’efficacité de la maison d’abord, mais voulions prévoir si jamais » ! Tout était donc prêt. La coulée de la dalle eut lieu le jeudi 16 a défait le coffrage de la dalle pendant le week-end et déjà le lundi suivant, les deux hommes de coffrage des murs arrivaient avec tout leur matériel. Bing bang boum, le coffrage est assemblé et la pompe à béton arrive en milieu d’après-midi. Avec notre terrain en pente, nous avons choisi d’opter pour des murs de fondation en paliers. Ceci permet une économie significative de béton, réduisant ainsi l’empreinte énergétique sur l’environnement tout en soulageant le portefeuille !