Lamort n'est rien L a mort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. J e suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. D onnez-moi le nom que vous

Tout cela se passait sous la clartĂ© des cieux ; Les anges dans la nuit avaient formĂ© des chƓurs. Les anges dans la nuit chantaient comme des fleurs. Par dessus les bergers, par dessus les rois mages L’étoile dans la nuit brillait comme un clou d’or. L’étoile dans la nuit brillait Juste seul poussa la clameur Ă©ternelle. Les larrons ne criaient qu’une clameur humaine ; Car ils ne connaissaient qu’une dĂ©tresse humaine ; Ils n’avaient Ă©prouvĂ© qu’une dĂ©tresse humaine. Lui seul pouvait crier la clameur surhumaine ; Lui seul connut alors cette surhumaine dĂ©tresse. Sa gorge qui lui faisait mal. Qui lui cuisait. Qui lui brĂ»lait. Qui lui dĂ©chirait. Sa gorge sĂšche et qui avait soif. Son gosier sec. Son gosier qui avait soif. Sa main gauche qui lui brĂ»lait. Et sa main droite. Son pied gauche qui lui brĂ»lait. Et son pied droit. Parce que sa main gauche Ă©tait percĂ©e. Et sa main droite. Et son pied gauche Ă©tait percĂ©. Et son pied droit. Tous ses quatre membres. Ses quatre pauvres membres. Et son flanc qui lui brĂ»lait. Son flanc percĂ©. Son cƓur percĂ©. Et son cƓur qui lui brĂ»lait. Son cƓur consumĂ© d’amour. Son cƓur dĂ©vorĂ© d’ reniement de Pierre et la lance romaine ; Les crachats, les affronts, la couronne d’épines ; Le roseau flagellant, le sceptre de roseau ; Les clameurs de la foule et les bourreaux romains. Le soufflet. Car ce fut la premiĂšre fois qu’il fut souffletĂ©. Il n’avait pas criĂ© sous la lance romaine ; Il n’avait pas criĂ© sous le baiser parjure ; Il n’avait pas criĂ© sous l’ouragan d’injure ; Il n’avait pas criĂ© sous les bourreaux romains. Alors pourquoi cria-t-il ; devant quoi cria-t-il. Tristis, tristis usque ad mortem ; Triste jusqu’à la mort ; mais jusqu’à quelle mort ; Jusqu’à faire une mort ; ou jusqu’à cette date De la revoyait l’humble berceau de son enfance, La crĂšche, OĂč son corps fut couchĂ© pour la premiĂšre fois ; Il prĂ©voyait le grand tombeau de son corps mort, Le dernier berceau de tout homme, OĂč il faut que tout homme se couche. Pour dormir. CensĂ©ment. Apparemment. Pour enfin reposer. Pour pourrir. Son corps. Entre quatre planches. En attendant la rĂ©surrection des corps. Jusqu’à la rĂ©surrection des corps. Heureux quand les Ăąmes ne pourrissent point. Et il Ă©tait homme ; Il devait subir le sort commun ; S’y coucher comme tout le monde ; Il devait y passer comme tout le monde ; Il y passerait. Comme les autres. Comme tout le monde. Comme tant d’autres. AprĂšs tant d’autres. Son corps serait couchĂ© pour la derniĂšre fois. Mais il n’y resterait que deux jours, trois jours ; Ă  cause de sa rĂ©surrection. Car il ressusciterait le troisiĂšme jour. À cause de sa rĂ©surrection particuliĂšre et de son ascension. À lui. Qu’il fit avec son propre corps, avec le mĂȘme linge de son ensevelissement ; Blanc comme le mouchoir de cette nommĂ©e VĂ©ronique ; Le linge blanc comme un lange. Et que l’on entoure tout Ă  fait comme un lange. Mais plus grand, beaucoup plus grand. Parce que lui-mĂȘme il avait grandi. Il Ă©tait devenu un homme. C’était un enfant qui avait beaucoup grandi. Il serait enseveli par ces femmes. Pieusement par les mains de ces femmes. Comme un homme qui est mort dans un village. Tranquillement dans sa maison dans son village. AccompagnĂ© des derniers saisit d’un regard toute sa vie humaine, Que trente ans de famille et trois ans de public N’avaient point accomplie ; Que trente ans de travail et trois ans de priĂšres, Trente-trois ans de travail, trente-trois ans de priĂšres N’avaient point achevĂ©e ; Que trente ans de charpente et trois ans de parole, Trente-trois ans de charpente, trente-trois ans de parole, secrĂšte ; publique ; N’avaient point Ă©puisĂ©e ; Car il avait travaillĂ© dans la charpente, de son mĂ©tier. Il travaillait, il Ă©tait dans la charpente. Dans la charpenterie. Il Ă©tait ouvrier charpentier. Il avait mĂȘme Ă©tĂ© un bon ouvrier. Comme il avait Ă©tĂ© un bon tout. C’était un compagnon charpentier. Son pĂšre Ă©tait un tout petit patron. Il travaillait chez son pĂšre. Il faisait du travail Ă  voyait, il revoyait aussi l’établi et le rabot. L’établi. Le billot pour appuyer le morceau de bois que l’on fend. La scie et la varlope. Les beaux vrillons, les beaux copeaux de bois. La bonne odeur du bois frais. FraĂźchement coupĂ©. FraĂźchement taillĂ©. FraĂźchement sciĂ©. Et la belle couleur, et la belle odeur, Et la bonne couleur, et la bonne odeur. Du bois quand on enlĂšve l’écorce. Quand on le pelure. Comme un beau fruit. Comme un bon fruit. Que l’on mangerait. Mais ce sont les outils qui le mangent. Et l’écorce qui se sĂ©pare. Qui s’écarte. Qui se pĂšle. Qui s’enlĂšve dĂ©licatement sous la cognĂ©e. Qui sent si bon et qui a une si belle couleur Ă©tait fait pour ce mĂ©tier-lĂ . SĂ»rement. Le mĂ©tier des berceaux et des cercueils. Qui se ressemblent tant. Des tables et des lits. Et aussi des autres meubles. De tous les meubles. Car il ne faut oublier personne. Il ne faut dĂ©courager personne. Le mĂ©tier des buffets, des armoires, des commodes. Des maies. Pour mettre le pain. Des escabeaux. Et le monde n’est que l’escabeau de vos avait Ă©tĂ© un bon ouvrier. Un bon charpentier. Comme il avait Ă©tĂ© un bon fils. Un bon fils pour sa mĂšre Marie. Un enfant bien sage. Bien docile. Bien soumis. Bien obĂ©issant Ă  ses pĂšre et mĂšre. Un enfant. Comme tous les parents voudraient en avoir. Un bon fils pour son pĂšre Joseph. Pour son pĂšre nourricier Joseph. Le vieux charpentier. Le maĂźtre charpentier. Comme il avait Ă©tĂ© un bon fils aussi pour son pĂšre. Pour son pĂšre qui ĂȘtes aux il avait Ă©tĂ© un bon pauvre. Comme il avait Ă©tĂ© un bon citoyen. Il avait Ă©tĂ© un bon fils pour ses pĂšre et mĂšre. Jusqu’au jour oĂč il avait commencĂ© sa mission. Sa prĂ©dication. Un bon fils pour sa mĂšre Marie. Jusqu’au jour oĂč il avait commencĂ© sa trois jours elle pleurait. Depuis trois jours elle errait, elle suivait. Elle suivait le cortĂšge. Elle suivait les Ă©vĂ©nements. Elle suivait comme Ă  un enterrement. Mais c’était l’enterrement d’un vivant. D’un vivant encore. Elle suivait ce qui se passait. Elle suivait comme si elle avait Ă©tĂ© du cortĂšge. De la cĂ©rĂ©monie. Elle suivait comme une suivante. Comme une servante. Comme une pleureuse des Romains. Des enterrements romains. Comme si ça avait Ă©tĂ© son mĂ©tier. De pleurer. Elle suivait comme une pauvre femme. Comme une habituĂ©e du cortĂšge. Comme une suivante du cortĂšge. Comme une servante. DĂ©jĂ  comme une habituĂ©e. Elle suivait comme une pauvresse. Comme une mendiante. Eux qui n’avaient jamais rien demandĂ© Ă  personne. À prĂ©sent elle demandait la charitĂ©. Sans en avoir l’air elle demandait la charitĂ©. Puisque sans en avoir l’air, sans mĂȘme le savoir elle demandait la charitĂ© de la pitiĂ©. D’une piĂ©tĂ©. D’une certaine piĂ©tĂ©. ce qu’il avait fait de sa mĂšre. Depuis qu’il avait commencĂ© sa mission. Elle suivait, elle pleurait. Elle pleurait, elle pleurait. Les femmes ne savent que pleurer. On la voyait partout. Dans le cortĂšge mais un peu en dehors du cortĂšge. Sous les portiques, sous les arcades, dans les courants d’air. Dans les temples, dans les palais. Dans les rues. Dans les cours et dans les arriĂšre-cours. Et elle Ă©tait montĂ©e aussi sur le Calvaire. Elle aussi elle avait gravi le Calvaire. Qui est une montagne escarpĂ©e. Et elle ne sentait seulement pas qu’elle marchait. Elle ne sentait seulement pas ses pieds qui la portaient. Elle ne sentait pas ses jambes sous elle. Elle aussi elle avait gravi son calvaire. Elle aussi elle avait montĂ©, montĂ©. Dans la cohue, un peu en arriĂšre. MontĂ© au Golgotha. Sur le Golgotha. Sur le faĂźte. Jusqu’au faĂźte. OĂč il Ă©tait maintenant crucifiĂ©. ClouĂ© des quatre membres. Comme un oiseau de nuit sur la porte d’une grange. Lui le Roi de LumiĂšre. Au lieu appelĂ© Golgotha. C’est-Ă -dire la place du ce qu’il avait fait de sa mĂšre. Depuis trois jours elle suivait elle suivait. AccompagnĂ©e seulement de trois ou quatre femmes. De ces saintes femmes. EscortĂ©e, entourĂ©e seulement de ces quelques femmes. De ces quelques saintes femmes. Des saintes femmes. Enfin. Puisqu’éternellement on devait les nommer ainsi. Qui gagnaient ainsi. Qui assuraient ainsi leur part de paradis. Et pour sĂ»r elles auraient une bonne place. Aussi bonne que celle qu’elles avaient en ce moment. Puisqu’elles auraient la mĂȘme place. Car elles seraient aussi prĂšs de lui qu’en ce moment. Éternellement aussi prĂšs qu’en ce moment mĂȘme. Éternellement aussi prĂšs dans sa gloire. Que dans sa passion. Dans la gloire de sa ce qu’il avait fait de sa mĂšre. Elle pleurait comme jamais il ne sera donnĂ© ; Comme jamais il ne sera demandĂ© À une femme de pleurer sur terre. Éternellement jamais. À aucune femme. VoilĂ  ce qu’il avait fait de sa mĂšre. D’une mĂšre maternelle. Ce qu’il y a de curieux c’est que tout le monde la respectait. Les gens respectent beaucoup les parents des condamnĂ©s. Ils disaient mĂȘme la pauvre femme. Et en mĂȘme temps ils tapaient sur son fils. Parce que l’homme est comme ça. L’homme est ainsi fait. Le monde est comme ça. Les hommes sont comme ils sont et on ne pourra jamais les changer. Elle ne savait pas qu’au contraire il Ă©tait venu changer l’homme. Qu’il Ă©tait venu changer le monde. Elle suivait, elle pleurait. Et en mĂȘme temps ils tapaient sur son garçon. Elle suivait, elle pleurait. Tout le monde la respectait. Tout le monde la plaignait. On disait la pauvre femme. C’est que tous ces gens n’étaient peut-ĂȘtre pas mĂ©chants. Ils n’étaient pas mĂ©chants au fond. Ils accomplissaient les Écritures. Ce qui est curieux, c’est que tout le monde la respectait. Parce qu’elle Ă©tait la mĂšre du condamnĂ©. On pensait c’est la famille du condamnĂ©. On le disait mĂȘme Ă  voix basse. On se le disait, entre soi, Avec une secrĂšte admiration. Et on avait raison, c’était toute sa famille. Sa famille charnelle et sa famille Ă©lue. Sa famille sur la terre et sa famille dans le ciel. Elle suivait, elle pleurait. Depuis trois jours les gens disaient Elle a vieilli de dix ans. Je l’ai encore vue. Je l’avais encore vue la semaine derniĂšre. En trois jours elle a vieilli de dix suivait, elle pleurait, elle ne comprenait pas trĂšs bien. Mais elle comprenait trĂšs bien que le gouvernement Ă©tait contre son garçon. Ce qui est une mauvaise affaire. Que le gouvernement Ă©tait pour le mettre Ă  mort. Toujours une mauvaise affaire. Et qui ne pouvait pas bien finir. Tous les gouvernements s’étaient mis d’accord contre lui. Le gouvernement des Juifs et le gouvernement des Romains. Le gouvernement des juges et le gouvernement des prĂȘtres. Le gouvernement des soldats et le gouvernement des curĂ©s. Il n’en rĂ©chapperait sĂ»rement pas. Certainement pas. Tout le monde Ă©tait contre lui. Tout le monde Ă©tait pour sa mort. Pour le mettre Ă  mort. Voulait sa fois on avait un gouvernement pour soi. Et l’autre contre soi. Alors on pouvait en rĂ©chapper. Mais lui tous les gouvernements. Tous les gouvernements d’abord. Et le gouvernement et le peuple. C’est ce qu’il y avait de plus fort. C’était ça surtout qu’on avait contre soi. Le gouvernement et le peuple. Qui d’habitude ne sont jamais d’accord. Et alors on en profite. On peut en profiter. Il est bien rare que le gouvernement et le peuple soient d’accord. Et alors celui qui est contre le gouvernement. Est avec le peuple. Pour le peuple. Et celui qui est contre le peuple. Est avec le gouvernement. Pour le gouvernement. Celui qui est appuyĂ© par le gouvernement. N’est pas appuyĂ© par le peuple. Celui qui est soutenu par le peuple. N’est pas soutenu par le gouvernement. Alors en s’appuyant sur l’un ou sur l’autre. Sur l’un contre l’autre. On pouvait quelquefois en rĂ©chapper. On pourrait peut-ĂȘtre s’arranger. Mais ils n’avaient pas de chance. Elle voyait bien que tout le monde Ă©tait contre lui. Le gouvernement et le peuple. Ensemble. Et qu’ils l’auraient. Qu’ils auraient sa aussi elle Ă©tait montĂ©e. MontĂ©e avec tout le monde. Jusqu’au faĂźte. Sans mĂȘme s’en apercevoir. Ses jambes la portaient sans mĂȘme s’en apercevoir. Elle aussi elle avait fait son chemin de croix. Les quatorze stations. Au fait Ă©tait-ce bien quatorze stations. Y avait-il bien quatorze stations. Y en avait-il bien quatorze. Elle ne savait plus au juste. Elle ne se rappelait plus. Pourtant elle les avait faites. Elle en Ă©tait sĂ»re. Mais on peut se tromper. Dans ces moments-lĂ  la tĂȘte se trouble. Nous autres qui ne les avons pas faites nous le savons. Elle qui les avait faites elle ne savait le monde Ă©tait contre lui. Tout le monde voulait sa qu’il avait donc fait Ă  tout le monde. Je vais vous le dire Il avait sauvĂ© le pleurait, elle pleurait. Tout le monde Ă©tait contre lui. Elle suivait de loin. De prĂšs. D’assez loin. D’assez prĂšs. Cette cohue hurlante. Cette meute qui aboyait. Et mordait. Cette cohue hurlante qui hurlait et tapait. Sans conviction. Avec conviction. Car ils accomplissaient les Écritures. On peut dire qu’ils tapaient religieusement. Puisqu’ils accomplissaient les Écritures. Des prophĂštes. Tout le monde Ă©tait contre lui. Depuis Ponce Pilate. Ce Ponce Pilate. Pontius Pilatus. Sub Pontio Pilato passus. Et sepultus est. Un brave homme. Du moins on le disait un brave homme. Bon. Pas mĂ©chant. Un Romain. Qui comprenait les intĂ©rĂȘts du pays. Et qui avait beaucoup de mal Ă  gouverner ces Juifs. Qui sont une race indocile. Seulement, voilĂ , depuis trois jours une folie les avait pris contre son garçon. Une folie. Une espĂšce de rage. Oui ils Ă©taient enragĂ©s. AprĂšs lui. Qu’est-ce qu’ils avaient. Il n’avait pourtant pas fait tant de mal que ça. Tous. Lui en tĂȘte Ponce Pilate. L’homme qui se lavait les mains. Le procurateur. Le procurateur pour les Romains. Le procurateur de JudĂ©e. Tous. Et CaĂŻphe le grand-prĂȘtre. Les gĂ©nĂ©raux, les officiers, les soldats. Les sous-officiers, centeniers, centurions, dĂ©curions. Les prĂȘtres et les princes des prĂȘtres. Les Ă©crivains. C’est-Ă -dire les scribes. Les pharisiens, les publicains, les pĂ©agers. Les Pharisiens et les SadducĂ©ens. Les publicains qui sont comme qui dirait les percepteurs. Et qui ne sont pas pour ça des hommes plus mauvais que les lui avait dit aussi qu’il avait des disciples. Des apĂŽtres. Mais on n’en voyait point. Ça n’était peut-ĂȘtre pas vrai. Il n’en avait peut-ĂȘtre pas. Il n’en avait peut-ĂȘtre jamais eu. On se trompe, des fois, dans la vie. S’il en avait eu on les aurait vus. Parce que s’il en avait eu, ils se seraient montrĂ©s. Hein, c’étaient des hommes, ils se seraient elle avait su. Si elle avait su elle aurait pleurĂ© toujours. PleurĂ© toute sa vie. PleurĂ© d’avance. Elle se serait mĂ©fiĂ©e. Elle aurait pris les devants. Comme ça elle n’aurait pas Ă©tĂ© trompĂ©e. Elle n’aurait pas Ă©tĂ© trahie. Elle s’était trahie elle-mĂȘme en ne pleurant pas. Elle s’était volĂ©e elle-mĂȘme. Elle s’était trompĂ©e elle-mĂȘme. En ne pleurant pas. En acceptant ces jours de bonheur. Elle s’était trahie elle-mĂȘme. Elle Ă©tait entrĂ©e dans le jeu. Quand on pense qu’il y a des jours oĂč elle avait ri. Innocemment. L’innocente. Tout allait si bien dans ce temps-lĂ . Elle pleurait elle pleurait pour effacer ces jours. Elle pleurait, elle pleurait, elle effaçait ces jours. Ces jours qu’elle avait volĂ©s. Qu’on lui avait volĂ©s. Ces jours qu’elle avait dĂ©robĂ©s Ă  son pauvre fils qui en ce moment expirait sur la croix. Non seulement il avait contre lui le peuple. Mais les deux peuples. Tous les deux peuples. Le peuple des pauvres. Qui est sĂ©rieux. Et respectable. Et le peuple des misĂ©rables. Des misĂ©reux. Qui n’est pas sĂ©rieux. Ni pas respectable. Il avait contre lui ceux qui travaillaient et ceux qui ne faisaient rien. Ceux qui travaillaient et ceux qui ne travaillaient pas. Ensemble. Également. Le peuple des ouvriers. Qui est sĂ©rieux. Et respectable. Et le peuple des mendiants. Qui n’est pas sĂ©rieux. Mais qui est peut-ĂȘtre respectable tout de mĂȘme. Parce qu’on ne sait pas. La tĂȘte se trouble. La tĂȘte se dĂ©range. Les idĂ©es se dĂ©rangent quand on voit des choses comme n’avait tout de mĂȘme pas fait du mal Ă  tout ce monde. À tout ce monde-lĂ . Enfin on exagĂšre. On exagĂšre toujours. Le monde est mauvaise langue. On exagĂ©rait. Enfin il n’avait pas fait du mal Ă  tout le monde. Il Ă©tait trop jeune. Il n’avait pas eu le temps. D’abord il n’aurait pas eu le temps. Quand un homme est tombĂ©, tout le monde est dessus. Vous savez, chrĂ©tiens, ce qu’il avait fait. Il avait fait ceci. Qu’il avait sauvĂ© le pleurait, elle Ă©tait devenue affreuse. Les cils collĂ©s. Les deux paupiĂšres, celle du dessus et celle du dessous, GonflĂ©es, meurtries, sanguinolentes. Les joues ravagĂ©es. Les joues ravinĂ©es. Les joues ravaudĂ©es. Ses larmes lui avaient comme labourĂ© les joues. Les larmes de chaque cĂŽtĂ© lui avaient creusĂ© un sillon dans les joues. Les yeux lui cuisaient, lui brĂ»laient. Jamais on n’avait autant pleurĂ©. Et pourtant ce lui Ă©tait un soulagement de pleurer. La peau lui cuisait, lui brĂ»lait. Et lui pendant ce temps-lĂ  sur la croix les Cinq Plaies lui brĂ»laient. Et il avait la fiĂšvre. Et elle avait la fiĂšvre. Et elle Ă©tait ainsi associĂ©e Ă  sa elle l’abandonnait Ă  cette foule. Elle laissait aller. Elle laissait couler. Qu’est-ce qu’une femme peut faire dans une foule. Je vous le demande. Elle ne se reconnaissait plus. Elle Ă©tait bien changĂ©e. Elle allait entendre le cri. Le cri qui ne s’éteindra dans aucune nuit d’aucun temps. Ce n’était pas Ă©tonnant qu’elle ne se reconnaissait plus. En effet elle n’était plus la mĂȘme. Jusqu’à ce jour elle avait Ă©tĂ© la Reine de BeautĂ©. Et elle ne serait plus, elle ne redeviendrait plus la Reine de BeautĂ© que dans le ciel. Le jour de sa mort et de son assomption. AprĂšs le jour de sa mort et de son assomption. Éternellement. Mais aujourd’hui elle devenait la Reine de MisĂ©ricorde. Comme elle sera dans les siĂšcles des dommage. Une vie qui avait si bien commencĂ©. C’était dommage. Elle se rappelait bien. Comme il rayonnait sur la paille dans cette Ă©table de BethlĂ©em. Une Ă©toile Ă©tait montĂ©e. Les bergers l’adoraient. Les mages l’adoraient. Les anges l’adoraient. Qu’étaient donc devenus tous ces gens-lĂ . Qu’est-ce que tout ce monde-lĂ  Ă©tait devenu. Pourtant c’étaient les mĂȘmes gens. C’était le mĂȘme monde. Les gens Ă©taient toujours les gens. Le monde Ă©tait toujours le monde. On n’avait pas changĂ© le monde. Les rois Ă©taient toujours les rois. Et les bergers Ă©taient toujours les bergers. Les grands Ă©taient toujours les grands. Et les petits Ă©taient toujours les petits. Les riches Ă©taient toujours les riches. Et les pauvres Ă©taient toujours les pauvres. Le gouvernement Ă©tait toujours le gouvernement. Elle ne voyait pas qu’en effet il avait changĂ© le quelle Ă©tait sa rĂ©compense. VoilĂ  comme elle Ă©tait rĂ©compensĂ©e. D’avoir portĂ©. D’avoir enfantĂ©. D’avoir allaitĂ©. D’avoir portĂ©. Dans ses bras. Celui qui est mort pour les pĂ©chĂ©s du monde. D’avoir portĂ©. D’avoir enfantĂ©. D’avoir allaitĂ©. D’avoir portĂ©. Dans ses bras. Celui qui est mort pour le salut du monde. D’avoir portĂ©. D’avoir enfantĂ©. D’avoir allaitĂ©. D’avoir portĂ©. Dans ses bras. Celui par qui les pĂ©chĂ©s du monde seront remis. Et de lui avoir fait sa soupe et bordĂ© son lit jusqu’à trente ans. Car il se laissait volontiers environner de sa tendresse. Il savait que ça ne durerait pas sentait tout ce qui se passait dans son corps. Surtout la souffrance. Il avait surtout une crampe. Une crampe effroyable. À cause de cette position. De rester toujours dans la mĂȘme position. Elle la sentait. D’ĂȘtre forcĂ© d’ĂȘtre dans cette affreuse position. Une crampe de tout le corps. Et tout le poids de son corps portait sur ses quatre Plaies. Il avait des crampes. Elle savait combien il souffrait. Elle sentait bien combien il avait de mal. Elle avait mal Ă  sa tĂȘte et Ă  son flanc et Ă  ses Quatre Plaies. Et lui en lui-mĂȘme il se disait VoilĂ  ma mĂšre. Qu’est-ce que j’en ai fait. VoilĂ  ce que j’ai fait de ma mĂšre. Cette pauvre vieille femme. Devenue vieille. Qui nous suit depuis vingt-quatre heures. De prĂ©toire en prĂ©toire. Et de prĂ©toire en place comme tous les mourants il repassait sa vie entiĂšre. Toute la vie Ă  Nazareth. Il se revoyait tout le long de sa vie entiĂšre. Et il se demandait comment il avait pu se faire tant d’ennemis. C’était une gageure. Comment il avait rĂ©ussi Ă  se faire tant d’ennemis. C’était une gageure. C’était un dĂ©fi. Ceux de la ville, ceux des faubourgs, ceux des campagnes. Tous ceux qui Ă©taient lĂ , qui Ă©taient venus. Qui s’étaient rassemblĂ©s lĂ . Qui Ă©taient assemblĂ©s. Comme Ă  une fĂȘte. À une fĂȘte odieuse. ChrĂ©tiens, vous savez pourquoi C’est qu’il Ă©tait venu annoncer le rĂšgne de Dieu. Et en somme tout ce monde-lĂ  avait raison. Tout ce monde-lĂ  ne se trompait pas tant que ça. C’était la grande fĂȘte qui Ă©tait donnĂ©e pour le salut du monde. Seulement c’était lui qui en faisait les frais. Les marchands, il comprenait encore. C’était lui qui avait commencĂ©. Il s’était mis un jour en colĂšre aprĂšs eux. Dans une sainte colĂšre. Et il les avait chassĂ©s du temple. À grands coups de il n’aimait pas les commerçants. Ouvrier. Fils d’ouvriers. Fils nourricier. Fils nourri. De famille ouvriĂšre. D’instinct il n’aimait pas les commerçants. Il n’entendait rien au commerce. Au nĂ©goce. Il ne savait que travailler. Il Ă©tait portĂ© Ă  croire que tous les commerçants Ă©taient des voleurs. Les marchands, les marchands du Temple il comprenait encore. Mais les un mourant, comme tous les mourants il repassait sa vie entiĂšre. Au moment de la prĂ©senter. De la rapporter Ă  son pĂšre. Un jour les camarades l’avaient trouvĂ© trop grand. Simplement. Un jour les amis, les amis l’avaient trouvĂ© trop grand. Un jour les citoyens l’avaient trouvĂ© trop grand. Et il n’avait pas Ă©tĂ© prophĂšte en son pays. ChrĂ©tiens, vous savez pourquoi C’est qu’il Ă©tait venu annoncer le rĂšgne de Dieu. Tout le monde l’avait trouvĂ© trop grand. Ça se voyait trop qu’il Ă©tait le fils de Dieu. Quand on le frĂ©quentait. Les Juifs l’avaient trouvĂ© trop grand. Pour un Juif. Trop grand Juif. Ça se voyait trop qu’il Ă©tait le Messie prĂ©dit par les ProphĂštes. AnnoncĂ©, attendu depuis les siĂšcles des repassait, il repassait toutes les heures de sa vie. Toute la vie Ă  Nazareth. Il avait semĂ© tant d’amour. Il rĂ©coltait tant de haine. Son cƓur lui brĂ»lait. Son cƓur dĂ©vorĂ© d’amour. Et Ă  sa mĂšre il avait apportĂ© ceci. De voir ainsi traiter Le fruit de ses cƓur lui brĂ»lait. Son cƓur lui dĂ©vorait. Son cƓur brĂ»lĂ© d’amour. Son cƓur dĂ©vorĂ© d’amour. Son cƓur consumĂ© d’amour. Et jamais homme avait-il soulevĂ© tant de haine. Jamais homme avait-il soulevĂ© une telle haine. C’était une gageure. C’était comme un dĂ©fi. Comme il avait semĂ© il n’avait pas rĂ©coltĂ©. Son pĂšre savait pourquoi. Ses amis l’aimaient-ils autant que ses ennemis le haĂŻssaient. Son pĂšre le savait. Ses disciples, ses disciples l’aimaient-ils autant que ses ennemis le haĂŻssaient. Son pĂšre le savait. Ses apĂŽtres, ses apĂŽtres l’aimaient-ils autant que ses ennemis le haĂŻssaient. Son pĂšre le savait. Les onze l’aimaient-ils autant que le douziĂšme, que le treiziĂšme le haĂŻssait. Les onze l’aimaient-ils autant que le douziĂšme, que le treiziĂšme l’avait trahi. Son pĂšre le savait. Son pĂšre le donc que l’homme. Cet homme. Qu’il Ă©tait venu sauver. Dont il avait revĂȘtu la nature. Il ne le savait pas. Comme homme il ne le savait pas. Car nul homme ne connaĂźt l’homme. Car une vie d’homme. Une vie humaine, comme homme, ne suffit pas Ă  connaĂźtre l’homme. Tant il est grand. Et tant il est petit. Tant il est haut. Et tant il est bas. Qu’est-ce que c’était donc que l’homme. Cet homme. Dont il avait revĂȘtu la nature. Son pĂšre le il sentait monter Ă  lui sa mort humaine, Sans voir sa mĂšre en pleur et douloureuse en bas, Droite au pied de la croix, ni Jean ni Madeleine, JĂ©sus mourant pleura sur la mort de Judas. Mourant de sa mort, de notre mort humaine, seulement, il pleura sur cette mort Ă©ternelle. Car il avait connu que le damnĂ© suprĂȘme Jetait l’argent du sang qu’il s’était fait payer, Ces trente malheureux deniers on aurait mieux fait de ne pas les fabriquer. De ne jamais les fabriquer. Malheureux celui qui les frappa. À l’effigie de CĂ©sar. Malheureux celui qui les reçut. À l’effigie de CĂ©sar. Malheureux tous ceux qui eurent affaire Ă  eux. À l’effigie de CĂ©sar. Malheureux tous ceux qui eurent commerce avec eux. À l’effigie, Ă  l’effigie de CĂ©sar. Qui se les passĂšrent de main en main. Deniers dangereux. Plus faux. Infiniment plus dangereux. Infiniment plus faux que de la fausse voyait tout d’avance et tout en mĂȘme temps. Il voyait tout aprĂšs. Il voyait tout avant. Il voyait tout pendant, il voyait tout alors. Tout lui Ă©tait prĂ©sent de toute Ă©ternitĂ©. Et c’est alors qu’il sut la souffrance infinie, C’est alors qu’il connut, c’est alors qu’il apprit, C’est alors qu’il sentit l’infinie agonie, Et cria comme un fou l’épouvantable angoisse, Clameur dont chancela Marie encor debout, Et par pitiĂ© du PĂšre il eut sa mort du Mystere de la charitĂ© de Jeanne d'Arc

Lamort n’est rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu
PoÚme de Péguy, d'aprÚs une priÚre de St Augustin L'amour ne disparaßt jamais, la mort n'est rien. Je suis seulement passé dans la piÚce à cÎté. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné. Parle-moi comme tu l'as toujours fait. N'emploie pas un ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste. Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, pense à moi. Prie pour moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié. Elle est ce qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vie... Je t'attends, je ne suis pas loin, juste de l'autre cÎté du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles Péguy
AttribuĂ©eĂ  tort Ă  Charles PĂ©guy, d’aprĂšs un texte de Saint Augustin, voici la version originale de ce texte enterrement inspirant. Voici la version originale en anglais La mort n’est rien. Je suis
Avers Effigie, de trois quart Ă  gauche, du poĂšte, en uniforme d’officier du 276e RĂ©giment d’ Des Ă©pis de blĂ© disposĂ©s en ogive de cathĂ©drale ou bien comme des mains jointes pour la lĂ©gende HEUREUX LES EPIS MURS ET LES BLES l’exergue 5 SEPTEMBRE 1914, jour de la mort de PĂ©guy. Historique Charles Peguy. Il y Ă  quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensĂ©e. C’est d’avoir une pensĂ©e toute faite ». Charles Peguy 1873-1914. PoĂšte et penseur engagĂ© de son Ă©poque, il est un des auteurs majeurs du XXĂšme siĂšcle. Pourtant, son hĂ©ritage intellectuel est aujourd’hui souvent mĂ©connu. Charles PĂ©guy est nĂ© le 7 janvier 1873 Ă  OrlĂ©ans. Il est le premier et l’unique enfant d’une famille d’artisans modestes. L’ardeur Ă  l’ouvrage et l’amour du travail bien fait sont tout le patrimoine de Charles PĂ©guy. Certes il est d’humble origine, mais ce n’est pas un dĂ©shĂ©ritĂ© ». Lorsqu’il se penche sur sa lignĂ©e, c’est pour tirer gloire d’une ascendance qui ne comprend ni grand nom, ni fortune, et qui pourtant recueille toute la richesse d’un peuple. L’anonyme est son patronyme » par cette formule de la Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartĂ©sienne, il rend hommage Ă  la foule de ceux qui ont existĂ© avant lui, analphabĂštes comme sa grand-mĂšre, intelligents et braves comme elle, capables de durer et de crĂ©er en dĂ©pit des Ă©preuves. Dans L’Argent, ouvrage paru en 1913, un an avant la mort de PĂ©guy, l’homme de quarante ans » nous dĂ©peint le monde de son enfance. C’est un monde idĂ©alisĂ©, parĂ© de toutes les vertus que le prĂ©sent n’a plus De mon temps, tout le monde chantait. » Le culte du travail, la sobriĂ©tĂ© des mƓurs sont la marque de ce monde rĂ©volu. Pourtant, PĂ©guy n’a pas toujours eu ce regard sur son passĂ©. Un autre texte, Ă©crit bien plus tĂŽt et restĂ© inachevĂ©, ajoute une touche d’ironie Ă  la nostalgie des souvenirs. Son titre, Ă  lui seul, est rĂ©vĂ©lateur Pierre, commencement d’une vie bourgeoise. Le jeune homme qui se penche alors sur son enfance ne la considĂšre pas avec la mĂȘme indulgence que l’auteur de L’Argent
 En dĂ©pit de son parcours personnel, s’élever dans la sociĂ©tĂ©, ne sera jamais pour lui un objectif. Bien au contraire, ce qu’il souhaite, c’est que soit rendu Ă  chacun la dignitĂ© de son Ă©tat Tous ensemble et chacun sĂ©parĂ©ment premiers. » Telle est sa conception de la dĂ©mocratie. Aussi ne voit-il qu’une perversion de l’esprit dĂ©mocratique » dans la fiertĂ© que sa mĂšre tire de sa rĂ©ussite, et qu’il raille en ces termes Que le fils d’un ouvrier mĂ©canicien fĂ»t reçu Ă  Saint-Cyr 
 c’était tout Ă  fait bien. Qu’un fils d’instituteur fĂ»t reçu Ă  Polytechnique, c’était mieux encore. Et que le fils d’une rempailleuse de chaises fĂ»t reçu Ă  l’Ecole normale supĂ©rieure, c’était la gloire mĂȘme. » Premiers engagements le socialisme et l’affaire Dreyfus. Jean JaurĂšs, normalien, professeur de philosophie, est un intellectuel qui a dĂ©cidĂ© d’entrer dans l’action politique pour promouvoir son idĂ©al de justice sociale. D’abord dĂ©putĂ© de centre gauche, il adhĂšre au socialisme Ă  l’époque oĂč ce courant de pensĂ©e, nourri des utopies de la premiĂšre moitiĂ© du dix-neuviĂšme siĂšcle, n’a pas encore subi l’attraction du marxisme. A l’Ecole normale supĂ©rieure, PĂ©guy subit l’influence de ce grand aĂźnĂ©, relayĂ©e par celle de Lucien Herr, le bibliothĂ©caire de l’Ecole. Avec quelques camarades, il se livre Ă  de grands dĂ©bats d’idĂ©es dans sa chambre, baptisĂ©e la thurne Utopie ». DĂšs 1895, PĂ©guy devient membre du Parti socialiste. Avant de s’engager politiquement, l’étudiant milite Ă  la Mie de Pain, une association caritative qui distribue de la nourriture aux indigents de la capitale. Pour PĂ©guy, supprimer la misĂšre est le premier devoir, parce que la misĂšre prive l’homme de son humanitĂ©. Il ne la confond pas avec la pauvretĂ©, qu’il a connue dans son enfance, et dont il ferait presque un idĂ©al de vie. La pauvretĂ© engendre la solidaritĂ©. La misĂšre est synonyme d’exclusion. Le misĂ©reux est mis au ban de la sociĂ©tĂ©, mais, plus radicalement, n’ayant pas les moyens de penser Ă  autre chose qu’à sa survie, il est rejetĂ© hors de l’humanitĂ©. Or toute la pensĂ©e de PĂ©guy et tous ses engagements reposent sur le refus de l’exclusion. Penseur dans la citĂ©, PĂ©guy est d’abord un penseur de la citĂ©, qui ne peut admettre qu’aucune crĂ©ature, humaine ou animale, demeure en marge, soit Ă©trangĂšre ». En mĂȘme temps, il est hostile Ă  toute forme d’asservissement du singulier au collectif. La sociĂ©tĂ© socialiste de PĂ©guy ne cherche aucunement Ă  transformer les hommes en leur inculquant des principes ou une idĂ©ologie. Au contraire, elle s’efforce, par son organisation Ă©conomique, de leur donner la possibilitĂ© d’exister tels qu’ils sont, dans leur diversitĂ©. Cette vision que PĂ©guy dĂ©ploie dĂšs 1896 dans un texte de jeunesse intitulĂ© Marcel, Premiers Dialogues de la citĂ© harmonieuse, exprime l’essence de son socialisme. Elle permet de comprendre tout ce qui devait l’opposer au socialisme historique qui se met en place avec la crĂ©ation de la unifiĂ©e sur les bases du marxisme, et se dĂ©veloppe tout au long du XXe siĂšcle pour culminer dans le communisme totalitaire. L’unitĂ© fait horreur Ă  PĂ©guy, car elle suppose l’uniformitĂ©. Pour lui, il n’y a pas de rĂ©volution sociale lĂ©gitime sans respect de la personne et de sa singularitĂ©. A OrlĂ©ans, il fonde un groupe d’étudiants socialistes, au grand dam de sa mĂšre, qui redoute les ennuis que pourraient lui valoir ses activitĂ©s politiques. Il a demandĂ© une annĂ©e de congĂ© afin de pouvoir se consacrer Ă  sa premiĂšre grande Ɠuvre une vie de Jeanne d’Arc, qu’il rĂ©dige de fin 1895 Ă  fin 1896. L’hĂ©roĂŻne, qui n’a pas encore Ă©tĂ© canonisĂ©e ni accaparĂ©e par la droite nationaliste, est alors cĂ©lĂ©brĂ©e par les rĂ©publicains comme une figure patriotique, sortie du peuple et sauvant le peuple. Ce qui fascine en elle le jeune PĂ©guy, c’est son engagement solitaire au cƓur de la mĂȘlĂ©e. Cet enthousiasme des premiers temps conduit PĂ©guy Ă  des initiatives audacieuses. EncouragĂ© par Lucien Herr, il s’associe Ă  d’autres camarades, parmi lesquels LĂ©on Blum, le futur dirigeant de la pour fonder une maison d’édition socialiste, la SociĂ©tĂ© Nouvelle de Librairie et d’Edition. Bien qu’il se soit inscrit Ă  l’AgrĂ©gation de philosophie, PĂ©guy est prĂȘt Ă  renoncer Ă  l’enseignement et Ă  la carriĂšre universitaire pour une existence plus risquĂ©e, toute entiĂšre vouĂ©e Ă  la transmission de ses convictions. Le mĂ©tier de libraire ainsi entendu lui convient Ă  merveille, et il adresse finalement sa dĂ©mission au directeur de l’Ecole normale supĂ©rieure afin d’avoir les mains libres pour se lancer dans la carriĂšre de son choix. L’annĂ©e 1898 a vu les passions se dĂ©chaĂźner autour de l’affaire Dreyfus dans le sillage de JaurĂšs et de Zola, PĂ©guy s’engage, signant des pĂ©titions, manifestant Ă  la tĂȘte de groupes d’étudiants en faveur du capitaine injustement accusĂ©. Alors, il combat en chef militaire » de l’Ecole normale supĂ©rieure. Avec JaurĂšs, il est convaincu que le devoir des socialistes est de s’élever contre la raison d’Etat quand elle fait cause commune avec l’injustice, mĂȘme si la victime de cette injustice est un bourgeois ». PĂ©guy dissident. En dĂ©cembre 1899 se tient un congrĂšs lors duquel est adoptĂ©, au nom de l’unitĂ© du Parti, le principe de la censure dans les journaux et publications socialistes. DĂ©sormais, il y aura une vĂ©ritĂ© socialiste, Ă  laquelle tous devront se conformer. Parce qu’il n’accepte pas ce tournant, PĂ©guy se trouve en opposition avec les membres de la SociĂ©tĂ© nouvelle de librairie et d’édition, qui, eux, suivent le Parti. La rupture est consommĂ©e. DĂšs lors, PĂ©guy est seul. Seul contre ses amis d’hier, seul contre le mouvement de l’histoire. Mais il n’a renoncĂ© Ă  rien. Son socialisme, celui de ses premiers Ă©lans, il le fera vivre Ă  travers une revue qui se confond avec la vie et l’Ɠuvre de l’écrivain qu’il devient Les Cahiers de la Quinzaine. Quelques citations de Charles Peguy – Quarante ans est un Ăąge terrible. Car c’est l’ñge oĂč nous devenons ce que nous sommes. – Il y a des larmes d’amour qui dureront plus longtemps que les Ă©toiles du ciel. – Aimer c’est donner raison Ă  l’ĂȘtre aimĂ© qui a tort. – On reconnaĂźt les honnĂȘtes gens Ă  ce qu’ils font leurs mauvais coups avec plus de maladresse que les autres. – Le vieillissement est essentiellement une opĂ©ration de mĂ©moire. Or c’est la mĂ©moire qui fait toute la profondeur de l’homme. – Une Ăąme morte est une Ăąme complĂštement habituĂ©e. – Je me permets quelquefois de rĂ©flĂ©chir entre mes repas, ce qui me fait perdre Ă©normĂ©ment de temps.

CharlesPĂ©guy. « La mort n'est rien : je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait, n'employez pas un ton diffĂ©rent. Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble

"JĂ©sus est mon Tout en Tout"Neuvaine Ă  a bienheureuse Teresa de CalcuttaA prier chaque jour de la neuvaineBienheureuse Teresa de Calcutta,tu as permis Ă  l'amour assoiffĂ© de JĂ©sus sur la croixde devenir une flamme vivante en toi,et ainsi tu es devenue la lumiĂšrede Son amour pour du CƓur de JĂ©sus...Mentionner ici l'intention pour laquelle on prieApprends-moi Ă  permettre Ă  JĂ©sus de pĂ©nĂ©trer et de possĂ©dertout mon ĂȘtre si complĂštement,que ma vie aussi puisse rayonner Sa lumiĂšre et Son amour sur les immaculĂ© de Marie, Cause de notre joie,prie pour Teresa de Calcutta, prie pour moi.
plupartdes gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, ce qui n’est en fait pas le cas ». Charles PĂ©guy n’aurait donc pas Ă©crit « La mort n’est rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. ». Extrait : « En tout Ă©tat de cause, Charles PĂ©guy n’est
L'amour ne disparaĂźt pas de Charles PĂ©guy La mort n'est rien je suis seulement dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ© Je suis moi, vous ĂȘtes vous Ce que j'Ă©tais pour vous, je le resterai toujours Donnez moi le prĂ©nom que vous m'avez toujours donnĂ© Parlez moi comme vous l'avez toujours fait N'employez pas un ton diffĂ©rent Ne prenez pas un ton solennel ou triste Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble Priez, souriez, pensez Ă  moi Que mon prĂ©nom soit prononcĂ© Ă  la maison Comme il l'a toujours Ă©tĂ© Sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre ! La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ© Elle est toujours ce qu'elle a Ă©tĂ© Le fil n'est pas coupĂ© Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e Simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends Je ne suis pas loin, Juste de l'autre cĂŽtĂ©... Iln'a Ă©tĂ© publiĂ© qu'aprĂšs la mort de PĂ©guy, qui n'en est donc pas non plus le traducteur. Bref : saint Augustin a-t-il Ă©crit le moindre texte qui ressemble Ă  celui-ci ? Et qui en est l'auteur ? La mort n'est rien : je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis BibliObs. Que vous inspire le PĂ©guy journaliste, pamphlĂ©taire Edwy Plenel. Les Cahiers de la quinzaine» forment l’Ɠuvre de PĂ©guy, son Ɠuvre-vie», dont il Ă©tait le seul maĂźtre, comme Maurice Nadeau sera le seul maĂźtre de ce qui s’est appelĂ© justement la Quinzaine littĂ©raire». En tant que gĂ©rant des Cahiers», PĂ©guy a publiĂ© toute sorte d’articles, d’enquĂȘtes. On oublie trop ce qu’il appelait le journalisme de renseignement», gouvernĂ© par la fameuse formule Dire la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©, dire bĂȘtement la vĂ©ritĂ© bĂȘte, ennuyeusement la vĂ©ritĂ© ennuyeuse, tristement la vĂ©ritĂ© triste». Des articles sur la question coloniale, sur le gĂ©nocide des ArmĂ©niens, les questions internationales, sur la condition des instituteurs, que sais-je. Et cela en plus de la littĂ©rature. Et puis, il y a ce qu’écrit PĂ©guy lui-mĂȘme, et qu’on retrouve dans les trois tomes de la PlĂ©iade. Alors lĂ , ce que j’admire, c’est l’invention formelle. Je suis de ceux qui prĂ©fĂšrent sa prose Ă  sa poĂ©sie – non pas que sa poĂ©sie soit mĂ©diocre, mais elle est plus classique. Sa prose, qui est ruminante, qui ressasse, qui revient par vagues et envolĂ©es, est authentiquement inventive et unique. Elle n’a rien de journalistique», de formatĂ©, elle ne rĂ©pond Ă  aucune exigence de pĂ©dagogie», de transmission», et se soucie assez peu du public. Mais c’est un objet formel assez fascinant, et qui va de pair avec sa maniĂšre de ne jamais renvoyer de droits d’auteur, de ne jamais faire de citations derriĂšre sa rumination, il y a tout ce qu’il a lu
 Ensuite il y a la colĂšre contre son Ă©poque, qui est trĂšs semblable Ă  la nĂŽtre. Une Ă©poque de transition, de rĂ©volution industrielle, de spĂ©culation financiĂšre, un Ă©branlement Ă©conomique, gĂ©opolitique, social. Et il est en colĂšre contre l’universelle marchandise. VoilĂ  sa cible l’abaissement dans la marchandise, dans l’argent. Et c’est le socle de sa colĂšre l’universelle marchandise, qui prend tout, qui prostitue tout, qui uniformise tout. La question de son basculement dans le patriotisme et le nationalisme est plus complexe. Il Ă©volue. Je ne suis pas du PĂ©guy de la fin, du PĂ©guy qui envoie JaurĂšs dans une charrette avec des roulements de tambour, mĂȘme si, dans cette Ă©volution, PĂ©guy ne cĂšde pas sur l’antisĂ©mitisme. Il a Ă©crit des pages sur les Allemands qui sont une vision essentialiste des civilisations, des cultures d’un cĂŽtĂ© la civilisation, et c’est la France, et d’un autre cĂŽtĂ© la barbarie, et c’est l’Allemagne. Mais sa colĂšre, le socle de cette colĂšre, n’a pas de postĂ©ritĂ© politique univoque elle donne aussi bien les nationalistes que les libertaires, et ceux qui rĂ©sistent contre la servitude. Si PĂ©guy arrivait Ă  Mediapart avec un article, Ă©crit dans son style, le prendriez-vous? Bien sĂ»r ! Vous n’avez qu’à lire ce que nous publions, qui est d’une trĂšs grande diversitĂ© d’écriture nous sommes dans une culture du free speech. Non seulement je les prendrais, mais on peut dire que les colĂšres pĂ©guystes d’aujourd’hui se trouvent plus dans Mediapart que dans les vitupĂ©rations de M. Finkielkraut. Propos recueillis par Jacques Drillon Entretien rĂ©alisĂ© - comme cet autre avec Yann Moix - dans le cadre de notre enquĂȘte sur l'Ă©tonnante postĂ©ritĂ© de Charles PĂ©guy, Ă  lire dans "le Nouvel Observateur" du 13 fĂ©vrier 2014.
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Lamort nest rien La mort nest rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes J'ai assistĂ© aujourd'hui Ă  une messe d'enterrement au cours de laquelle il a Ă©tĂ© lu un texte de Charles PĂ©guy parlant de la amis et moi avons trouvĂ© ce texte trĂšs Ă©mouvant, remettant chacun en question sur le problĂšme de la dit ".... Je ne suis pas mort, je suis lĂ , derriĂšre la porte dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©... etc..."Quelqu'un serait-il en mesure de me communiquer ce texte ou bien me transmettre le nom de l'ouvrage d'oĂč il a Ă©tĂ© lecture nous a fait pleurer. Je ne me rappelle plus exaxtement les phrases, j'Ă©tais trop Ă©mue par la cĂ©rĂ©monie. Aidez-moi Ă  trouver ce je vous remercie pour votre Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidĂ©o. Bonjour polonia...j'ai trouvĂ© ce texte sur la mort qui ressemble Ă  celui dont tu nous parles, malheureusement il n'a pas l'air d'etre de charles peguy je te le copie colle quand meme Quand je ne serai plus lĂ , relĂąchez-moi, laissez-moi partir,J'ai tellement de choses Ă  faire et Ă  pleurez pas en pensant Ă  moi,Soyez reconnaissants pour les bonnes annĂ©es,Je vous ai donnĂ© mon amitiĂ©, vous pouvez seulement devinerLe bonheur que vous m'avez vous remercie de l'amour que chacun de vous m'a dĂ©montrĂ©,Maintenant, il est temps de voyager un court moment vous pouvez avoir de la peine,La confiance vous apportera rĂ©confort et serons sĂ©parĂ©s pour quelque les souvenirs apaiser votre douleur,Je ne suis pas loin, et la vie continue...Si vous ĂȘtes dans le besoin, appelez-moi et je viendrai,MĂȘme si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai si vous Ă©coutez votre cur, vous Ă©prouverez clairementLa douceur de l'amour que j'apporteraiEt quand il sera temps pour vous de partir,Je serai lĂ  pour vous de mon corps, prĂ©sent avec pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ , je ne dors suis les mille vents qui soufflent,Je suis le scintillement des cristaux de neige,Je suis la lumiĂšre qui traverse les champs de blĂ©,Je suis la douce pluie d'automne,Je suis l'Ă©veil des oiseaux dans le calme du matin,Je suis l'Ă©toile qui brille dans la pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ . Je ne suis pas mort. 1 - J'aime Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est bien. 1 - J'aime En rĂ©ponse Ă  Karen30026245 Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est texte de charles pĂ©guyOui, il s'agit bien de ce texte. Merci beaucoup de me l'avoir transmis. C'est sympa. Je vais pouvoir le transmettre Ă  mes amis qui ont assistĂ© aux merci d'avoir rĂ©pondu Ă  mon J'aime En rĂ©ponse Ă  tihya_1165181 Bonjour polonia...j'ai trouvĂ© ce texte sur la mort qui ressemble Ă  celui dont tu nous parles, malheureusement il n'a pas l'air d'etre de charles peguy je te le copie colle quand meme Quand je ne serai plus lĂ , relĂąchez-moi, laissez-moi partir,J'ai tellement de choses Ă  faire et Ă  pleurez pas en pensant Ă  moi,Soyez reconnaissants pour les bonnes annĂ©es,Je vous ai donnĂ© mon amitiĂ©, vous pouvez seulement devinerLe bonheur que vous m'avez vous remercie de l'amour que chacun de vous m'a dĂ©montrĂ©,Maintenant, il est temps de voyager un court moment vous pouvez avoir de la peine,La confiance vous apportera rĂ©confort et serons sĂ©parĂ©s pour quelque les souvenirs apaiser votre douleur,Je ne suis pas loin, et la vie continue...Si vous ĂȘtes dans le besoin, appelez-moi et je viendrai,MĂȘme si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai si vous Ă©coutez votre cur, vous Ă©prouverez clairementLa douceur de l'amour que j'apporteraiEt quand il sera temps pour vous de partir,Je serai lĂ  pour vous de mon corps, prĂ©sent avec pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ , je ne dors suis les mille vents qui soufflent,Je suis le scintillement des cristaux de neige,Je suis la lumiĂšre qui traverse les champs de blĂ©,Je suis la douce pluie d'automne,Je suis l'Ă©veil des oiseaux dans le calme du matin,Je suis l'Ă©toile qui brille dans la pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ . Je ne suis pas mortCe poĂšme est vraiment de Charles PĂ©guy et s'intitule "La mort" J'aime En rĂ©ponse Ă  thor_1279413 La mortCe poĂšme est vraiment de Charles PĂ©guy et s'intitule "La mort"La mortExcuse moi ce n'est pas celui la de mais il est trĂšs beau 1 - J'aime En rĂ©ponse Ă  thor_1279413 La mortExcuse moi ce n'est pas celui la de mais il est trĂšs beauQuand je ne serai plus lĂ ....Ce poĂšme envoyĂ© par mouflette le 20 septembre est trĂšs beau Qui en connait l'auteur? J'aime Urgent je recherche une parabole sur la mort avec une libellule ou papillonBonjour, Je viens de perdre un etre cher et je recherche un texte pour la messe d'enterrement que j'ai entendu Ă  un prĂ©cĂ©dent enterrement. Il s'agit d'une parabole sur la mort des larves vivent dans un marecage et lorsqu'elles montent sur les roseaux, elles se transforment en libellule =mort.merci pour vos rĂ©ponses Anne-Laure J'aime Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă  vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....Lily 2 - J'aime Je crois que c'est celui-ciAu fond dun vieux marĂ©cage vivaient quelques larves qui ne pouvaient comprendre pourquoi nul du groupe ne revenait aprĂšs avoir rampĂ© le long des tiges de lys jusquĂ  la surface de leau. Elles se promirent lune Ă  lautre que la prochaine qui serait appelĂ©e Ă  monter reviendrait dire aux autres ce qui lui Ă©tait arrivĂ©. BientĂŽt, lune se sentit poussĂ©e de façon irrĂ©sistible Ă  gagner la surface ; elle se reposa au sommet dune feuille de lys et subit une magnifique transformation qui fit delle une libellule avec de forts jolies ailes. Elle essaya en vain de tenir sa promesse. Volant dun bout Ă  lautre du marais, elle voyait bien ses amies en bas. Alors, elle comprit que mĂȘme si elles avaient pu la voir, elles nauraient pas reconnu comme une des leurs une crĂ©ature si radieuse. Le fait que nous ne pouvons voir nos amis et communiquer avec eux aprĂšs la transformation que nous appelons la mort nest pas une preuve quils ont cessĂ© dexister. Walter Dudley Cavert J'aime Vous ne trouvez pas votre rĂ©ponse ? En rĂ©ponse Ă  Karen30026245 Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă  suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă  moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă  la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est connais ce texteje connais ce texte, je le trouve trĂšs beau, je l'ai dĂ©jĂ  entendu Ă  un enterrement auquel j'ai assistĂ© rĂ©cemment, je ne savais pas qu'il Ă©tait de Charles J'aime En rĂ©ponse Ă  rasika_1226445 Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă  vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....LilyLa mort n'est rien...J'avais lu ce texte aux obsĂšques de ma ma connaissance, il est de Henry Scott J'aime Pour poloniapolonia le titre et " la mort n'est rien" J'aime En rĂ©ponse Ă  kany_2041065 Pour poloniapolonia le titre et " la mort n'est rien"La questiona Ă©tĂ© posĂ©e il y + de 7 ans .... et la rĂ©ponse figurait dĂ©jĂ  Ă  plusieurs reprises dans le ça sert tjs Ă  le faire remonter, si qq1 en a besoin ! J'aime En rĂ©ponse Ă  rasika_1226445 Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă  cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă  vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă  la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....LilyEtre de ! Je cherchais ce texte depuis longtemps . Lilasdoc J'aime Je suis tout Ă  cĂŽtĂ© La mort n'est rien,je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă  suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous, je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,ne prenez pas un air solennel ou Ă  rire de ce qui nous faisait rire souriez,pensez Ă  moi,priez pour mon nom soit prononcĂ© Ă  la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©,sans emphase d'aucune sorte,sans une trace d' vie signifie tout ce qu'elle a toujours fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,simplement parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin J'aime PĂ©guyIK est trop tard. Je vous le ferai Ă  une heurre catholiqueA + J'aime C'est pas croyable Personne ne sait lire sur un forum lecture ?Le texte a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© donnĂ© plusieurs fois sur ce post outre que la question a 9 ans J'aime PlutĂŽt saint augustinNE PLEUREZ PAS Ne pleurez pas si vous m'aimez. Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă  cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous, Ce que nous Ă©tions pour les autres, nous le sommes toujours. Donnez moi le nom que vous m'avez donnĂ©, Parlez moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel et triste. Continuez Ă  rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă  moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© comme il l'a toujours Ă©tĂ©, Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e simplement parce que je suis hors de votre vue? Je vous attends. Je ne suis pas loin, Juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Bon voyage, tout est ou Augustin qu'importe !GĂ©nial ! Et c'est le principal 1 - J'aime CharlesPĂ©guy - La mort n'est rien. Un des mes clients est dĂ©cĂ©dĂ© d'une grave maladie, je ne le connaissais pas beaucoup. Mais ce matin j'ai retrouvĂ© sur mon bureau dĂ©posĂ© par mon boss un mĂ©morial parlant et racontant cette personne. Sur ce mĂ©morial j'ai trouvĂ© un texte du poĂšte français Charles PĂ©guy, ce texte m'a rĂ©ellement Ă©mu. C'est pour celĂ  que je le Ă©ducatif Education enfant Expliquer la mort Ă  un enfant D'aprĂšs moi et mes convictions, il faut expliquer Ă  l'enfant que son grand-pĂšre n'est pas mort - c'est son aspect physique qui a disparu Ă  notre vue par rapport Ă  son Ăąge ou sa maladie - par contre, la personne en l'occurence son Ăąme est toujours prĂ©sente autour de nous. Je joins Ă  ma rĂ©ponse un poĂšme de CHARLES PEGUY Ă  expliquer Ă  l'enfant avec d'autres mots bien sĂ»r, suivant sa maturitĂ©.' LA MORT N'EST RIEN. JE SUIS SEULEMENT PASSÉE DANS LA PIÈCE D'À CÔTÉ. JE SUIS MOI, VOUS ÊTES VOUS. CE QUE NOUS ÉTIONS LES UNS POUR LES AUTRES, NOUS LE SOMMES LE NOM QUE VOUS M'AVEZ TOUJOURS DONNÉ. PARLEZ DE MOI COMME VOUS L'AVEZ TOUJOURS FAIT. N'EMPLOYEZ PAS UN TON DIFFÉRENT. NE PRENEZ PAS UN AIR SOLENNEL ET TRISTE. CONTINUEZ À RIRE DE CE QUI NOUS FAISAIT RIRE ENSEMBLE. PRIEZ, SOURIEZ, PENSEZ À MOI, PRIEZ POUR MOI. QUE MON NOM SOIT PRONONCÉ COMME IL L'A TOUJOURS ÉTÉ, SANS EMPHASE D'AUCUNE SORTE, SANS UNE TRACE D'OMBRE. LA VIE SIGNIFIE TOUT CE QU'ELLE A TOUJOURS SIGNIFIÉ. ELLE EST CE QU'ELLE A TOUJOURS ÉTÉ. LE FIL N'EST PAS COUPÉ. POURQUOI SERAIS-JE HORS DE VOS PENSÉESSIMPLEMENT PARCE QUE JE SUIS HORS DE VOTRE VUE? JE VOUS ATTENDS. JE NE SUIS PAS LOIN, JUSTE DE L'AUTRE CÔTÉ DU CHEMIN. VOUS VOYEZ, TOUT EST BIEN.'Je mettrai une photographie dans la chambre de l'enfant afin qu'il lui parle quand il le ce sujet dĂ©licat peut ĂȘtre abordĂ© de bien des maniĂšres suivants les convictions et les personnalitĂ©s de chacun... Il existe en librairie un trĂšs bon bouquin bien illustrĂ© pour apprendre et expliquer la mort d'un proche Ă  un enfant. Question de tenzin91 RĂ©ponse de Serge - Mis Ă  jour 03/07/2008 Sujets en relation Les 5 questions prĂ©cĂ©dentes Explic utilise des cookies sur son site. En poursuivant votre navigation sur vous en acceptez l'utilisation. 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ï»żLivresReligion 24 septembre 2017 1 L’enfer selon Charles PĂ©guy. L’enfer selon Charles PĂ©guy. Dans « le mystĂšre de la CharitĂ© de Jeanne d’Arc » (1910), Charles PĂ©guy exprime l’horreur que lui inspire l’idĂ©e d’enfer et de damnation. J’ai eu envie de lire ce texte aprĂšs avoir vu le film « Jeannette, l’enfance de Jeanne d
AbritĂ©s derriĂšre un repli de tarrain Ă©vacuĂ© par les Boches, nous attendions, sous les obus mal repĂ©rĂ©s de l'ennemi, le moment de partir Ă  l'assaut de ses retranchements, assaut dĂ©jĂ  tentĂ© vainement par les taborrs marocains. L'ordre vint enfin, et, joyeux, nous partimes en avant, dĂ©ployĂ©s en tirailleurs. Il Ă©tait 5 heures ; l'artillerie allemande, foudroyĂ©e, s'Ă©tait tue ; mais, en arrivant sur la crĂȘte, une terrible grĂȘle de balles nous accueillie ; nous bondissionsd ans les avoines enmĂ©lĂ©es, oĂč beaucoup tombent ; la course est pĂ©nible. Un bond encore, et nous voilĂ  abritĂ©s derriĂšre le talus d'une route, haletants et soullants. Les balles sifflent Ă  ras de nos tĂȘtes ; nous tiraillons Ă  500 mĂštres sur les allemands bien retranchĂ©s et presque invisibles dans leurs uniformes couleur terre. Les voix jeunes et claironnantes du lieutenant PĂ©guy commande le feu ; il est derriĂšre nous, debout, brave, courageux sous l'averse de mitraillette qui siffle, cadencĂ©es par le tap tap infernal des mitrailleuses prusiennes. " Cette terrible course dans les avoines nous a mis Ă  bout de soufle, la sueur nous inonde et notre brave lieutenant est logĂ© Ă  notre enseigne. Un court instant de rĂ©pit, puis sa voix nous claironne "En avant." "Ah ! cette fois, c'est fini. Escaladant le talus et rasant le sol, courbĂ©s en deux, pour offrir moins de prise aux balles, nous courrons Ă  l'assaut. La terrible moisson continue, effrayante ; la chanson de mort bourdonne autour de nous, 200 mĂštres sont ainsi faits ; mais allr plus loin pour l'instant, c'est une folie, un massacre gĂ©nĂ©ral, nous n'arriverons pas 10 ! Le Capitaine GuĂ©rin et l'autre lieutenant; M. de la CornilliĂšre, sont tuĂ©s raides. "Couchez-vous, hurle PĂ©guy, et feu Ă  volontĂ© !" mais lui mĂȘme reste debout, la lorgnette Ă  la main, dirigeant notre tir, hĂ©roĂŻque dans l'enfer. "Nous tirons comme des enragĂ©s, noirs de poudre, le fusil nous brulant les doigts. A chaque instant, ce sont des cris, des plaintes, des rĂąles significatifs ; des amis chers sont tuĂ©s Ă  mes cĂŽtĂ©s. Combien sont morts ? On ne compte plus. "PĂ©guy est toujours debout, malgrĂ© nos cris de "Couchez-vous !", glorieux ; fous dans sa bravoure. La pluspart d'entre nous n'ont plus de sac, perdu lors de la retraite, et le sac, en ce moment, est un prĂ©cieux abri. Et la voix du lieutenant crie toujours Tirez ! Tirez ! Nom de Dieu " D'aucuns de plaignent "Nous n'avons pas de sac mon lieutenant, nous allons tous y passer ! - Ca ne fait rien ! Crie PĂ©guy dans la tempĂąte qui siffle. Moi non plus je n'en ai pas, voyez, tirez toujours ! " Et quand, 100 mĂštres plus loin, je jette derriĂšre moi un raĂ©pide coup d'oeil alarmĂ©, bondissant comme un forcenĂ©, j'aperçois lĂ -bas comme une tache noire au milieu de tant d'autres, Ă©tendu sans vie, sur la terre chaude et poussiĂšreuse, le corps de ce brave, de notre cher lieutenant." aMWi.
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