Lamort n'est rien L a mort n'est rien, je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. J e suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. D onnez-moi le nom que vous
Tout cela se passait sous la clartĂ© des cieux ; Les anges dans la nuit avaient formĂ© des chĆurs. Les anges dans la nuit chantaient comme des fleurs. Par dessus les bergers, par dessus les rois mages LâĂ©toile dans la nuit brillait comme un clou dâor. LâĂ©toile dans la nuit brillait Juste seul poussa la clameur Ă©ternelle. Les larrons ne criaient quâune clameur humaine ; Car ils ne connaissaient quâune dĂ©tresse humaine ; Ils nâavaient Ă©prouvĂ© quâune dĂ©tresse humaine. Lui seul pouvait crier la clameur surhumaine ; Lui seul connut alors cette surhumaine dĂ©tresse. Sa gorge qui lui faisait mal. Qui lui cuisait. Qui lui brĂ»lait. Qui lui dĂ©chirait. Sa gorge sĂšche et qui avait soif. Son gosier sec. Son gosier qui avait soif. Sa main gauche qui lui brĂ»lait. Et sa main droite. Son pied gauche qui lui brĂ»lait. Et son pied droit. Parce que sa main gauche Ă©tait percĂ©e. Et sa main droite. Et son pied gauche Ă©tait percĂ©. Et son pied droit. Tous ses quatre membres. Ses quatre pauvres membres. Et son flanc qui lui brĂ»lait. Son flanc percĂ©. Son cĆur percĂ©. Et son cĆur qui lui brĂ»lait. Son cĆur consumĂ© dâamour. Son cĆur dĂ©vorĂ© dâ reniement de Pierre et la lance romaine ; Les crachats, les affronts, la couronne dâĂ©pines ; Le roseau flagellant, le sceptre de roseau ; Les clameurs de la foule et les bourreaux romains. Le soufflet. Car ce fut la premiĂšre fois quâil fut souffletĂ©. Il nâavait pas criĂ© sous la lance romaine ; Il nâavait pas criĂ© sous le baiser parjure ; Il nâavait pas criĂ© sous lâouragan dâinjure ; Il nâavait pas criĂ© sous les bourreaux romains. Alors pourquoi cria-t-il ; devant quoi cria-t-il. Tristis, tristis usque ad mortem ; Triste jusquâĂ la mort ; mais jusquâĂ quelle mort ; JusquâĂ faire une mort ; ou jusquâĂ cette date De la revoyait lâhumble berceau de son enfance, La crĂšche, OĂč son corps fut couchĂ© pour la premiĂšre fois ; Il prĂ©voyait le grand tombeau de son corps mort, Le dernier berceau de tout homme, OĂč il faut que tout homme se couche. Pour dormir. CensĂ©ment. Apparemment. Pour enfin reposer. Pour pourrir. Son corps. Entre quatre planches. En attendant la rĂ©surrection des corps. JusquâĂ la rĂ©surrection des corps. Heureux quand les Ăąmes ne pourrissent point. Et il Ă©tait homme ; Il devait subir le sort commun ; Sây coucher comme tout le monde ; Il devait y passer comme tout le monde ; Il y passerait. Comme les autres. Comme tout le monde. Comme tant dâautres. AprĂšs tant dâautres. Son corps serait couchĂ© pour la derniĂšre fois. Mais il nây resterait que deux jours, trois jours ; Ă cause de sa rĂ©surrection. Car il ressusciterait le troisiĂšme jour. Ă cause de sa rĂ©surrection particuliĂšre et de son ascension. Ă lui. Quâil fit avec son propre corps, avec le mĂȘme linge de son ensevelissement ; Blanc comme le mouchoir de cette nommĂ©e VĂ©ronique ; Le linge blanc comme un lange. Et que lâon entoure tout Ă fait comme un lange. Mais plus grand, beaucoup plus grand. Parce que lui-mĂȘme il avait grandi. Il Ă©tait devenu un homme. CâĂ©tait un enfant qui avait beaucoup grandi. Il serait enseveli par ces femmes. Pieusement par les mains de ces femmes. Comme un homme qui est mort dans un village. Tranquillement dans sa maison dans son village. AccompagnĂ© des derniers saisit dâun regard toute sa vie humaine, Que trente ans de famille et trois ans de public Nâavaient point accomplie ; Que trente ans de travail et trois ans de priĂšres, Trente-trois ans de travail, trente-trois ans de priĂšres Nâavaient point achevĂ©e ; Que trente ans de charpente et trois ans de parole, Trente-trois ans de charpente, trente-trois ans de parole, secrĂšte ; publique ; Nâavaient point Ă©puisĂ©e ; Car il avait travaillĂ© dans la charpente, de son mĂ©tier. Il travaillait, il Ă©tait dans la charpente. Dans la charpenterie. Il Ă©tait ouvrier charpentier. Il avait mĂȘme Ă©tĂ© un bon ouvrier. Comme il avait Ă©tĂ© un bon tout. CâĂ©tait un compagnon charpentier. Son pĂšre Ă©tait un tout petit patron. Il travaillait chez son pĂšre. Il faisait du travail Ă voyait, il revoyait aussi lâĂ©tabli et le rabot. LâĂ©tabli. Le billot pour appuyer le morceau de bois que lâon fend. La scie et la varlope. Les beaux vrillons, les beaux copeaux de bois. La bonne odeur du bois frais. FraĂźchement coupĂ©. FraĂźchement taillĂ©. FraĂźchement sciĂ©. Et la belle couleur, et la belle odeur, Et la bonne couleur, et la bonne odeur. Du bois quand on enlĂšve lâĂ©corce. Quand on le pelure. Comme un beau fruit. Comme un bon fruit. Que lâon mangerait. Mais ce sont les outils qui le mangent. Et lâĂ©corce qui se sĂ©pare. Qui sâĂ©carte. Qui se pĂšle. Qui sâenlĂšve dĂ©licatement sous la cognĂ©e. Qui sent si bon et qui a une si belle couleur Ă©tait fait pour ce mĂ©tier-lĂ . SĂ»rement. Le mĂ©tier des berceaux et des cercueils. Qui se ressemblent tant. Des tables et des lits. Et aussi des autres meubles. De tous les meubles. Car il ne faut oublier personne. Il ne faut dĂ©courager personne. Le mĂ©tier des buffets, des armoires, des commodes. Des maies. Pour mettre le pain. Des escabeaux. Et le monde nâest que lâescabeau de vos avait Ă©tĂ© un bon ouvrier. Un bon charpentier. Comme il avait Ă©tĂ© un bon fils. Un bon fils pour sa mĂšre Marie. Un enfant bien sage. Bien docile. Bien soumis. Bien obĂ©issant Ă ses pĂšre et mĂšre. Un enfant. Comme tous les parents voudraient en avoir. Un bon fils pour son pĂšre Joseph. Pour son pĂšre nourricier Joseph. Le vieux charpentier. Le maĂźtre charpentier. Comme il avait Ă©tĂ© un bon fils aussi pour son pĂšre. Pour son pĂšre qui ĂȘtes aux il avait Ă©tĂ© un bon pauvre. Comme il avait Ă©tĂ© un bon citoyen. Il avait Ă©tĂ© un bon fils pour ses pĂšre et mĂšre. Jusquâau jour oĂč il avait commencĂ© sa mission. Sa prĂ©dication. Un bon fils pour sa mĂšre Marie. Jusquâau jour oĂč il avait commencĂ© sa trois jours elle pleurait. Depuis trois jours elle errait, elle suivait. Elle suivait le cortĂšge. Elle suivait les Ă©vĂ©nements. Elle suivait comme Ă un enterrement. Mais câĂ©tait lâenterrement dâun vivant. Dâun vivant encore. Elle suivait ce qui se passait. Elle suivait comme si elle avait Ă©tĂ© du cortĂšge. De la cĂ©rĂ©monie. Elle suivait comme une suivante. Comme une servante. Comme une pleureuse des Romains. Des enterrements romains. Comme si ça avait Ă©tĂ© son mĂ©tier. De pleurer. Elle suivait comme une pauvre femme. Comme une habituĂ©e du cortĂšge. Comme une suivante du cortĂšge. Comme une servante. DĂ©jĂ comme une habituĂ©e. Elle suivait comme une pauvresse. Comme une mendiante. Eux qui nâavaient jamais rien demandĂ© Ă personne. Ă prĂ©sent elle demandait la charitĂ©. Sans en avoir lâair elle demandait la charitĂ©. Puisque sans en avoir lâair, sans mĂȘme le savoir elle demandait la charitĂ© de la pitiĂ©. Dâune piĂ©tĂ©. Dâune certaine piĂ©tĂ©. ce quâil avait fait de sa mĂšre. Depuis quâil avait commencĂ© sa mission. Elle suivait, elle pleurait. Elle pleurait, elle pleurait. Les femmes ne savent que pleurer. On la voyait partout. Dans le cortĂšge mais un peu en dehors du cortĂšge. Sous les portiques, sous les arcades, dans les courants dâair. Dans les temples, dans les palais. Dans les rues. Dans les cours et dans les arriĂšre-cours. Et elle Ă©tait montĂ©e aussi sur le Calvaire. Elle aussi elle avait gravi le Calvaire. Qui est une montagne escarpĂ©e. Et elle ne sentait seulement pas quâelle marchait. Elle ne sentait seulement pas ses pieds qui la portaient. Elle ne sentait pas ses jambes sous elle. Elle aussi elle avait gravi son calvaire. Elle aussi elle avait montĂ©, montĂ©. Dans la cohue, un peu en arriĂšre. MontĂ© au Golgotha. Sur le Golgotha. Sur le faĂźte. Jusquâau faĂźte. OĂč il Ă©tait maintenant crucifiĂ©. ClouĂ© des quatre membres. Comme un oiseau de nuit sur la porte dâune grange. Lui le Roi de LumiĂšre. Au lieu appelĂ© Golgotha. Câest-Ă -dire la place du ce quâil avait fait de sa mĂšre. Depuis trois jours elle suivait elle suivait. AccompagnĂ©e seulement de trois ou quatre femmes. De ces saintes femmes. EscortĂ©e, entourĂ©e seulement de ces quelques femmes. De ces quelques saintes femmes. Des saintes femmes. Enfin. PuisquâĂ©ternellement on devait les nommer ainsi. Qui gagnaient ainsi. Qui assuraient ainsi leur part de paradis. Et pour sĂ»r elles auraient une bonne place. Aussi bonne que celle quâelles avaient en ce moment. Puisquâelles auraient la mĂȘme place. Car elles seraient aussi prĂšs de lui quâen ce moment. Ăternellement aussi prĂšs quâen ce moment mĂȘme. Ăternellement aussi prĂšs dans sa gloire. Que dans sa passion. Dans la gloire de sa ce quâil avait fait de sa mĂšre. Elle pleurait comme jamais il ne sera donnĂ© ; Comme jamais il ne sera demandĂ© Ă une femme de pleurer sur terre. Ăternellement jamais. Ă aucune femme. VoilĂ ce quâil avait fait de sa mĂšre. Dâune mĂšre maternelle. Ce quâil y a de curieux câest que tout le monde la respectait. Les gens respectent beaucoup les parents des condamnĂ©s. Ils disaient mĂȘme la pauvre femme. Et en mĂȘme temps ils tapaient sur son fils. Parce que lâhomme est comme ça. Lâhomme est ainsi fait. Le monde est comme ça. Les hommes sont comme ils sont et on ne pourra jamais les changer. Elle ne savait pas quâau contraire il Ă©tait venu changer lâhomme. Quâil Ă©tait venu changer le monde. Elle suivait, elle pleurait. Et en mĂȘme temps ils tapaient sur son garçon. Elle suivait, elle pleurait. Tout le monde la respectait. Tout le monde la plaignait. On disait la pauvre femme. Câest que tous ces gens nâĂ©taient peut-ĂȘtre pas mĂ©chants. Ils nâĂ©taient pas mĂ©chants au fond. Ils accomplissaient les Ăcritures. Ce qui est curieux, câest que tout le monde la respectait. Parce quâelle Ă©tait la mĂšre du condamnĂ©. On pensait câest la famille du condamnĂ©. On le disait mĂȘme Ă voix basse. On se le disait, entre soi, Avec une secrĂšte admiration. Et on avait raison, câĂ©tait toute sa famille. Sa famille charnelle et sa famille Ă©lue. Sa famille sur la terre et sa famille dans le ciel. Elle suivait, elle pleurait. Depuis trois jours les gens disaient Elle a vieilli de dix ans. Je lâai encore vue. Je lâavais encore vue la semaine derniĂšre. En trois jours elle a vieilli de dix suivait, elle pleurait, elle ne comprenait pas trĂšs bien. Mais elle comprenait trĂšs bien que le gouvernement Ă©tait contre son garçon. Ce qui est une mauvaise affaire. Que le gouvernement Ă©tait pour le mettre Ă mort. Toujours une mauvaise affaire. Et qui ne pouvait pas bien finir. Tous les gouvernements sâĂ©taient mis dâaccord contre lui. Le gouvernement des Juifs et le gouvernement des Romains. Le gouvernement des juges et le gouvernement des prĂȘtres. Le gouvernement des soldats et le gouvernement des curĂ©s. Il nâen rĂ©chapperait sĂ»rement pas. Certainement pas. Tout le monde Ă©tait contre lui. Tout le monde Ă©tait pour sa mort. Pour le mettre Ă mort. Voulait sa fois on avait un gouvernement pour soi. Et lâautre contre soi. Alors on pouvait en rĂ©chapper. Mais lui tous les gouvernements. Tous les gouvernements dâabord. Et le gouvernement et le peuple. Câest ce quâil y avait de plus fort. CâĂ©tait ça surtout quâon avait contre soi. Le gouvernement et le peuple. Qui dâhabitude ne sont jamais dâaccord. Et alors on en profite. On peut en profiter. Il est bien rare que le gouvernement et le peuple soient dâaccord. Et alors celui qui est contre le gouvernement. Est avec le peuple. Pour le peuple. Et celui qui est contre le peuple. Est avec le gouvernement. Pour le gouvernement. Celui qui est appuyĂ© par le gouvernement. Nâest pas appuyĂ© par le peuple. Celui qui est soutenu par le peuple. Nâest pas soutenu par le gouvernement. Alors en sâappuyant sur lâun ou sur lâautre. Sur lâun contre lâautre. On pouvait quelquefois en rĂ©chapper. On pourrait peut-ĂȘtre sâarranger. Mais ils nâavaient pas de chance. Elle voyait bien que tout le monde Ă©tait contre lui. Le gouvernement et le peuple. Ensemble. Et quâils lâauraient. Quâils auraient sa aussi elle Ă©tait montĂ©e. MontĂ©e avec tout le monde. Jusquâau faĂźte. Sans mĂȘme sâen apercevoir. Ses jambes la portaient sans mĂȘme sâen apercevoir. Elle aussi elle avait fait son chemin de croix. Les quatorze stations. Au fait Ă©tait-ce bien quatorze stations. Y avait-il bien quatorze stations. Y en avait-il bien quatorze. Elle ne savait plus au juste. Elle ne se rappelait plus. Pourtant elle les avait faites. Elle en Ă©tait sĂ»re. Mais on peut se tromper. Dans ces moments-lĂ la tĂȘte se trouble. Nous autres qui ne les avons pas faites nous le savons. Elle qui les avait faites elle ne savait le monde Ă©tait contre lui. Tout le monde voulait sa quâil avait donc fait Ă tout le monde. Je vais vous le dire Il avait sauvĂ© le pleurait, elle pleurait. Tout le monde Ă©tait contre lui. Elle suivait de loin. De prĂšs. Dâassez loin. Dâassez prĂšs. Cette cohue hurlante. Cette meute qui aboyait. Et mordait. Cette cohue hurlante qui hurlait et tapait. Sans conviction. Avec conviction. Car ils accomplissaient les Ăcritures. On peut dire quâils tapaient religieusement. Puisquâils accomplissaient les Ăcritures. Des prophĂštes. Tout le monde Ă©tait contre lui. Depuis Ponce Pilate. Ce Ponce Pilate. Pontius Pilatus. Sub Pontio Pilato passus. Et sepultus est. Un brave homme. Du moins on le disait un brave homme. Bon. Pas mĂ©chant. Un Romain. Qui comprenait les intĂ©rĂȘts du pays. Et qui avait beaucoup de mal Ă gouverner ces Juifs. Qui sont une race indocile. Seulement, voilĂ , depuis trois jours une folie les avait pris contre son garçon. Une folie. Une espĂšce de rage. Oui ils Ă©taient enragĂ©s. AprĂšs lui. Quâest-ce quâils avaient. Il nâavait pourtant pas fait tant de mal que ça. Tous. Lui en tĂȘte Ponce Pilate. Lâhomme qui se lavait les mains. Le procurateur. Le procurateur pour les Romains. Le procurateur de JudĂ©e. Tous. Et CaĂŻphe le grand-prĂȘtre. Les gĂ©nĂ©raux, les officiers, les soldats. Les sous-officiers, centeniers, centurions, dĂ©curions. Les prĂȘtres et les princes des prĂȘtres. Les Ă©crivains. Câest-Ă -dire les scribes. Les pharisiens, les publicains, les pĂ©agers. Les Pharisiens et les SadducĂ©ens. Les publicains qui sont comme qui dirait les percepteurs. Et qui ne sont pas pour ça des hommes plus mauvais que les lui avait dit aussi quâil avait des disciples. Des apĂŽtres. Mais on nâen voyait point. Ăa nâĂ©tait peut-ĂȘtre pas vrai. Il nâen avait peut-ĂȘtre pas. Il nâen avait peut-ĂȘtre jamais eu. On se trompe, des fois, dans la vie. Sâil en avait eu on les aurait vus. Parce que sâil en avait eu, ils se seraient montrĂ©s. Hein, câĂ©taient des hommes, ils se seraient elle avait su. Si elle avait su elle aurait pleurĂ© toujours. PleurĂ© toute sa vie. PleurĂ© dâavance. Elle se serait mĂ©fiĂ©e. Elle aurait pris les devants. Comme ça elle nâaurait pas Ă©tĂ© trompĂ©e. Elle nâaurait pas Ă©tĂ© trahie. Elle sâĂ©tait trahie elle-mĂȘme en ne pleurant pas. Elle sâĂ©tait volĂ©e elle-mĂȘme. Elle sâĂ©tait trompĂ©e elle-mĂȘme. En ne pleurant pas. En acceptant ces jours de bonheur. Elle sâĂ©tait trahie elle-mĂȘme. Elle Ă©tait entrĂ©e dans le jeu. Quand on pense quâil y a des jours oĂč elle avait ri. Innocemment. Lâinnocente. Tout allait si bien dans ce temps-lĂ . Elle pleurait elle pleurait pour effacer ces jours. Elle pleurait, elle pleurait, elle effaçait ces jours. Ces jours quâelle avait volĂ©s. Quâon lui avait volĂ©s. Ces jours quâelle avait dĂ©robĂ©s Ă son pauvre fils qui en ce moment expirait sur la croix. Non seulement il avait contre lui le peuple. Mais les deux peuples. Tous les deux peuples. Le peuple des pauvres. Qui est sĂ©rieux. Et respectable. Et le peuple des misĂ©rables. Des misĂ©reux. Qui nâest pas sĂ©rieux. Ni pas respectable. Il avait contre lui ceux qui travaillaient et ceux qui ne faisaient rien. Ceux qui travaillaient et ceux qui ne travaillaient pas. Ensemble. Ăgalement. Le peuple des ouvriers. Qui est sĂ©rieux. Et respectable. Et le peuple des mendiants. Qui nâest pas sĂ©rieux. Mais qui est peut-ĂȘtre respectable tout de mĂȘme. Parce quâon ne sait pas. La tĂȘte se trouble. La tĂȘte se dĂ©range. Les idĂ©es se dĂ©rangent quand on voit des choses comme nâavait tout de mĂȘme pas fait du mal Ă tout ce monde. Ă tout ce monde-lĂ . Enfin on exagĂšre. On exagĂšre toujours. Le monde est mauvaise langue. On exagĂ©rait. Enfin il nâavait pas fait du mal Ă tout le monde. Il Ă©tait trop jeune. Il nâavait pas eu le temps. Dâabord il nâaurait pas eu le temps. Quand un homme est tombĂ©, tout le monde est dessus. Vous savez, chrĂ©tiens, ce quâil avait fait. Il avait fait ceci. Quâil avait sauvĂ© le pleurait, elle Ă©tait devenue affreuse. Les cils collĂ©s. Les deux paupiĂšres, celle du dessus et celle du dessous, GonflĂ©es, meurtries, sanguinolentes. Les joues ravagĂ©es. Les joues ravinĂ©es. Les joues ravaudĂ©es. Ses larmes lui avaient comme labourĂ© les joues. Les larmes de chaque cĂŽtĂ© lui avaient creusĂ© un sillon dans les joues. Les yeux lui cuisaient, lui brĂ»laient. Jamais on nâavait autant pleurĂ©. Et pourtant ce lui Ă©tait un soulagement de pleurer. La peau lui cuisait, lui brĂ»lait. Et lui pendant ce temps-lĂ sur la croix les Cinq Plaies lui brĂ»laient. Et il avait la fiĂšvre. Et elle avait la fiĂšvre. Et elle Ă©tait ainsi associĂ©e Ă sa elle lâabandonnait Ă cette foule. Elle laissait aller. Elle laissait couler. Quâest-ce quâune femme peut faire dans une foule. Je vous le demande. Elle ne se reconnaissait plus. Elle Ă©tait bien changĂ©e. Elle allait entendre le cri. Le cri qui ne sâĂ©teindra dans aucune nuit dâaucun temps. Ce nâĂ©tait pas Ă©tonnant quâelle ne se reconnaissait plus. En effet elle nâĂ©tait plus la mĂȘme. JusquâĂ ce jour elle avait Ă©tĂ© la Reine de BeautĂ©. Et elle ne serait plus, elle ne redeviendrait plus la Reine de BeautĂ© que dans le ciel. Le jour de sa mort et de son assomption. AprĂšs le jour de sa mort et de son assomption. Ăternellement. Mais aujourdâhui elle devenait la Reine de MisĂ©ricorde. Comme elle sera dans les siĂšcles des dommage. Une vie qui avait si bien commencĂ©. CâĂ©tait dommage. Elle se rappelait bien. Comme il rayonnait sur la paille dans cette Ă©table de BethlĂ©em. Une Ă©toile Ă©tait montĂ©e. Les bergers lâadoraient. Les mages lâadoraient. Les anges lâadoraient. QuâĂ©taient donc devenus tous ces gens-lĂ . Quâest-ce que tout ce monde-lĂ Ă©tait devenu. Pourtant câĂ©taient les mĂȘmes gens. CâĂ©tait le mĂȘme monde. Les gens Ă©taient toujours les gens. Le monde Ă©tait toujours le monde. On nâavait pas changĂ© le monde. Les rois Ă©taient toujours les rois. Et les bergers Ă©taient toujours les bergers. Les grands Ă©taient toujours les grands. Et les petits Ă©taient toujours les petits. Les riches Ă©taient toujours les riches. Et les pauvres Ă©taient toujours les pauvres. Le gouvernement Ă©tait toujours le gouvernement. Elle ne voyait pas quâen effet il avait changĂ© le quelle Ă©tait sa rĂ©compense. VoilĂ comme elle Ă©tait rĂ©compensĂ©e. Dâavoir portĂ©. Dâavoir enfantĂ©. Dâavoir allaitĂ©. Dâavoir portĂ©. Dans ses bras. Celui qui est mort pour les pĂ©chĂ©s du monde. Dâavoir portĂ©. Dâavoir enfantĂ©. Dâavoir allaitĂ©. Dâavoir portĂ©. Dans ses bras. Celui qui est mort pour le salut du monde. Dâavoir portĂ©. Dâavoir enfantĂ©. Dâavoir allaitĂ©. Dâavoir portĂ©. Dans ses bras. Celui par qui les pĂ©chĂ©s du monde seront remis. Et de lui avoir fait sa soupe et bordĂ© son lit jusquâĂ trente ans. Car il se laissait volontiers environner de sa tendresse. Il savait que ça ne durerait pas sentait tout ce qui se passait dans son corps. Surtout la souffrance. Il avait surtout une crampe. Une crampe effroyable. Ă cause de cette position. De rester toujours dans la mĂȘme position. Elle la sentait. DâĂȘtre forcĂ© dâĂȘtre dans cette affreuse position. Une crampe de tout le corps. Et tout le poids de son corps portait sur ses quatre Plaies. Il avait des crampes. Elle savait combien il souffrait. Elle sentait bien combien il avait de mal. Elle avait mal Ă sa tĂȘte et Ă son flanc et Ă ses Quatre Plaies. Et lui en lui-mĂȘme il se disait VoilĂ ma mĂšre. Quâest-ce que jâen ai fait. VoilĂ ce que jâai fait de ma mĂšre. Cette pauvre vieille femme. Devenue vieille. Qui nous suit depuis vingt-quatre heures. De prĂ©toire en prĂ©toire. Et de prĂ©toire en place comme tous les mourants il repassait sa vie entiĂšre. Toute la vie Ă Nazareth. Il se revoyait tout le long de sa vie entiĂšre. Et il se demandait comment il avait pu se faire tant dâennemis. CâĂ©tait une gageure. Comment il avait rĂ©ussi Ă se faire tant dâennemis. CâĂ©tait une gageure. CâĂ©tait un dĂ©fi. Ceux de la ville, ceux des faubourgs, ceux des campagnes. Tous ceux qui Ă©taient lĂ , qui Ă©taient venus. Qui sâĂ©taient rassemblĂ©s lĂ . Qui Ă©taient assemblĂ©s. Comme Ă une fĂȘte. Ă une fĂȘte odieuse. ChrĂ©tiens, vous savez pourquoi Câest quâil Ă©tait venu annoncer le rĂšgne de Dieu. Et en somme tout ce monde-lĂ avait raison. Tout ce monde-lĂ ne se trompait pas tant que ça. CâĂ©tait la grande fĂȘte qui Ă©tait donnĂ©e pour le salut du monde. Seulement câĂ©tait lui qui en faisait les frais. Les marchands, il comprenait encore. CâĂ©tait lui qui avait commencĂ©. Il sâĂ©tait mis un jour en colĂšre aprĂšs eux. Dans une sainte colĂšre. Et il les avait chassĂ©s du temple. Ă grands coups de il nâaimait pas les commerçants. Ouvrier. Fils dâouvriers. Fils nourricier. Fils nourri. De famille ouvriĂšre. Dâinstinct il nâaimait pas les commerçants. Il nâentendait rien au commerce. Au nĂ©goce. Il ne savait que travailler. Il Ă©tait portĂ© Ă croire que tous les commerçants Ă©taient des voleurs. Les marchands, les marchands du Temple il comprenait encore. Mais les un mourant, comme tous les mourants il repassait sa vie entiĂšre. Au moment de la prĂ©senter. De la rapporter Ă son pĂšre. Un jour les camarades lâavaient trouvĂ© trop grand. Simplement. Un jour les amis, les amis lâavaient trouvĂ© trop grand. Un jour les citoyens lâavaient trouvĂ© trop grand. Et il nâavait pas Ă©tĂ© prophĂšte en son pays. ChrĂ©tiens, vous savez pourquoi Câest quâil Ă©tait venu annoncer le rĂšgne de Dieu. Tout le monde lâavait trouvĂ© trop grand. Ăa se voyait trop quâil Ă©tait le fils de Dieu. Quand on le frĂ©quentait. Les Juifs lâavaient trouvĂ© trop grand. Pour un Juif. Trop grand Juif. Ăa se voyait trop quâil Ă©tait le Messie prĂ©dit par les ProphĂštes. AnnoncĂ©, attendu depuis les siĂšcles des repassait, il repassait toutes les heures de sa vie. Toute la vie Ă Nazareth. Il avait semĂ© tant dâamour. Il rĂ©coltait tant de haine. Son cĆur lui brĂ»lait. Son cĆur dĂ©vorĂ© dâamour. Et Ă sa mĂšre il avait apportĂ© ceci. De voir ainsi traiter Le fruit de ses cĆur lui brĂ»lait. Son cĆur lui dĂ©vorait. Son cĆur brĂ»lĂ© dâamour. Son cĆur dĂ©vorĂ© dâamour. Son cĆur consumĂ© dâamour. Et jamais homme avait-il soulevĂ© tant de haine. Jamais homme avait-il soulevĂ© une telle haine. CâĂ©tait une gageure. CâĂ©tait comme un dĂ©fi. Comme il avait semĂ© il nâavait pas rĂ©coltĂ©. Son pĂšre savait pourquoi. Ses amis lâaimaient-ils autant que ses ennemis le haĂŻssaient. Son pĂšre le savait. Ses disciples, ses disciples lâaimaient-ils autant que ses ennemis le haĂŻssaient. Son pĂšre le savait. Ses apĂŽtres, ses apĂŽtres lâaimaient-ils autant que ses ennemis le haĂŻssaient. Son pĂšre le savait. Les onze lâaimaient-ils autant que le douziĂšme, que le treiziĂšme le haĂŻssait. Les onze lâaimaient-ils autant que le douziĂšme, que le treiziĂšme lâavait trahi. Son pĂšre le savait. Son pĂšre le donc que lâhomme. Cet homme. Quâil Ă©tait venu sauver. Dont il avait revĂȘtu la nature. Il ne le savait pas. Comme homme il ne le savait pas. Car nul homme ne connaĂźt lâhomme. Car une vie dâhomme. Une vie humaine, comme homme, ne suffit pas Ă connaĂźtre lâhomme. Tant il est grand. Et tant il est petit. Tant il est haut. Et tant il est bas. Quâest-ce que câĂ©tait donc que lâhomme. Cet homme. Dont il avait revĂȘtu la nature. Son pĂšre le il sentait monter Ă lui sa mort humaine, Sans voir sa mĂšre en pleur et douloureuse en bas, Droite au pied de la croix, ni Jean ni Madeleine, JĂ©sus mourant pleura sur la mort de Judas. Mourant de sa mort, de notre mort humaine, seulement, il pleura sur cette mort Ă©ternelle. Car il avait connu que le damnĂ© suprĂȘme Jetait lâargent du sang quâil sâĂ©tait fait payer, Ces trente malheureux deniers on aurait mieux fait de ne pas les fabriquer. De ne jamais les fabriquer. Malheureux celui qui les frappa. Ă lâeffigie de CĂ©sar. Malheureux celui qui les reçut. Ă lâeffigie de CĂ©sar. Malheureux tous ceux qui eurent affaire Ă eux. Ă lâeffigie de CĂ©sar. Malheureux tous ceux qui eurent commerce avec eux. Ă lâeffigie, Ă lâeffigie de CĂ©sar. Qui se les passĂšrent de main en main. Deniers dangereux. Plus faux. Infiniment plus dangereux. Infiniment plus faux que de la fausse voyait tout dâavance et tout en mĂȘme temps. Il voyait tout aprĂšs. Il voyait tout avant. Il voyait tout pendant, il voyait tout alors. Tout lui Ă©tait prĂ©sent de toute Ă©ternitĂ©. Et câest alors quâil sut la souffrance infinie, Câest alors quâil connut, câest alors quâil apprit, Câest alors quâil sentit lâinfinie agonie, Et cria comme un fou lâĂ©pouvantable angoisse, Clameur dont chancela Marie encor debout, Et par pitiĂ© du PĂšre il eut sa mort du Mystere de la charitĂ© de Jeanne d'Arc
Lamort nâest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lâun pour lâautre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu
PoÚme de Péguy, d'aprÚs une priÚre de St Augustin L'amour ne disparaßt jamais, la mort n'est rien. Je suis seulement passé dans la piÚce à cÎté. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné. Parle-moi comme tu l'as toujours fait. N'emploie pas un ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste. Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, pense à moi. Prie pour moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié. Elle est ce qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vie... Je t'attends, je ne suis pas loin, juste de l'autre cÎté du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles Péguy
AttribuĂ©eĂ tort Ă Charles PĂ©guy, dâaprĂšs un texte de Saint Augustin, voici la version originale de ce texte enterrement inspirant. Voici la version originale en anglais La mort nâest rien. Je suis
Avers Effigie, de trois quart Ă gauche, du poĂšte, en uniforme dâofficier du 276e RĂ©giment dâ Des Ă©pis de blĂ© disposĂ©s en ogive de cathĂ©drale ou bien comme des mains jointes pour la lĂ©gende HEUREUX LES EPIS MURS ET LES BLES lâexergue 5 SEPTEMBRE 1914, jour de la mort de PĂ©guy. Historique Charles Peguy. Il y Ă quelque chose de pire que dâavoir une mauvaise pensĂ©e. Câest dâavoir une pensĂ©e toute faite ». Charles Peguy 1873-1914. PoĂšte et penseur engagĂ© de son Ă©poque, il est un des auteurs majeurs du XXĂšme siĂšcle. Pourtant, son hĂ©ritage intellectuel est aujourdâhui souvent mĂ©connu. Charles PĂ©guy est nĂ© le 7 janvier 1873 Ă OrlĂ©ans. Il est le premier et lâunique enfant dâune famille dâartisans modestes. Lâardeur Ă lâouvrage et lâamour du travail bien fait sont tout le patrimoine de Charles PĂ©guy. Certes il est dâhumble origine, mais ce nâest pas un dĂ©shĂ©ritĂ© ». Lorsquâil se penche sur sa lignĂ©e, câest pour tirer gloire dâune ascendance qui ne comprend ni grand nom, ni fortune, et qui pourtant recueille toute la richesse dâun peuple. Lâanonyme est son patronyme » par cette formule de la Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartĂ©sienne, il rend hommage Ă la foule de ceux qui ont existĂ© avant lui, analphabĂštes comme sa grand-mĂšre, intelligents et braves comme elle, capables de durer et de crĂ©er en dĂ©pit des Ă©preuves. Dans LâArgent, ouvrage paru en 1913, un an avant la mort de PĂ©guy, lâhomme de quarante ans » nous dĂ©peint le monde de son enfance. Câest un monde idĂ©alisĂ©, parĂ© de toutes les vertus que le prĂ©sent nâa plus De mon temps, tout le monde chantait. » Le culte du travail, la sobriĂ©tĂ© des mĆurs sont la marque de ce monde rĂ©volu. Pourtant, PĂ©guy nâa pas toujours eu ce regard sur son passĂ©. Un autre texte, Ă©crit bien plus tĂŽt et restĂ© inachevĂ©, ajoute une touche dâironie Ă la nostalgie des souvenirs. Son titre, Ă lui seul, est rĂ©vĂ©lateur Pierre, commencement dâune vie bourgeoise. Le jeune homme qui se penche alors sur son enfance ne la considĂšre pas avec la mĂȘme indulgence que lâauteur de LâArgent⊠En dĂ©pit de son parcours personnel, sâĂ©lever dans la sociĂ©tĂ©, ne sera jamais pour lui un objectif. Bien au contraire, ce quâil souhaite, câest que soit rendu Ă chacun la dignitĂ© de son Ă©tat Tous ensemble et chacun sĂ©parĂ©ment premiers. » Telle est sa conception de la dĂ©mocratie. Aussi ne voit-il quâune perversion de lâesprit dĂ©mocratique » dans la fiertĂ© que sa mĂšre tire de sa rĂ©ussite, et quâil raille en ces termes Que le fils dâun ouvrier mĂ©canicien fĂ»t reçu Ă Saint-Cyr ⊠câĂ©tait tout Ă fait bien. Quâun fils dâinstituteur fĂ»t reçu Ă Polytechnique, câĂ©tait mieux encore. Et que le fils dâune rempailleuse de chaises fĂ»t reçu Ă lâEcole normale supĂ©rieure, câĂ©tait la gloire mĂȘme. » Premiers engagements le socialisme et lâaffaire Dreyfus. Jean JaurĂšs, normalien, professeur de philosophie, est un intellectuel qui a dĂ©cidĂ© dâentrer dans lâaction politique pour promouvoir son idĂ©al de justice sociale. Dâabord dĂ©putĂ© de centre gauche, il adhĂšre au socialisme Ă lâĂ©poque oĂč ce courant de pensĂ©e, nourri des utopies de la premiĂšre moitiĂ© du dix-neuviĂšme siĂšcle, nâa pas encore subi lâattraction du marxisme. A lâEcole normale supĂ©rieure, PĂ©guy subit lâinfluence de ce grand aĂźnĂ©, relayĂ©e par celle de Lucien Herr, le bibliothĂ©caire de lâEcole. Avec quelques camarades, il se livre Ă de grands dĂ©bats dâidĂ©es dans sa chambre, baptisĂ©e la thurne Utopie ». DĂšs 1895, PĂ©guy devient membre du Parti socialiste. Avant de sâengager politiquement, lâĂ©tudiant milite Ă la Mie de Pain, une association caritative qui distribue de la nourriture aux indigents de la capitale. Pour PĂ©guy, supprimer la misĂšre est le premier devoir, parce que la misĂšre prive lâhomme de son humanitĂ©. Il ne la confond pas avec la pauvretĂ©, quâil a connue dans son enfance, et dont il ferait presque un idĂ©al de vie. La pauvretĂ© engendre la solidaritĂ©. La misĂšre est synonyme dâexclusion. Le misĂ©reux est mis au ban de la sociĂ©tĂ©, mais, plus radicalement, nâayant pas les moyens de penser Ă autre chose quâĂ sa survie, il est rejetĂ© hors de lâhumanitĂ©. Or toute la pensĂ©e de PĂ©guy et tous ses engagements reposent sur le refus de lâexclusion. Penseur dans la citĂ©, PĂ©guy est dâabord un penseur de la citĂ©, qui ne peut admettre quâaucune crĂ©ature, humaine ou animale, demeure en marge, soit Ă©trangĂšre ». En mĂȘme temps, il est hostile Ă toute forme dâasservissement du singulier au collectif. La sociĂ©tĂ© socialiste de PĂ©guy ne cherche aucunement Ă transformer les hommes en leur inculquant des principes ou une idĂ©ologie. Au contraire, elle sâefforce, par son organisation Ă©conomique, de leur donner la possibilitĂ© dâexister tels quâils sont, dans leur diversitĂ©. Cette vision que PĂ©guy dĂ©ploie dĂšs 1896 dans un texte de jeunesse intitulĂ© Marcel, Premiers Dialogues de la citĂ© harmonieuse, exprime lâessence de son socialisme. Elle permet de comprendre tout ce qui devait lâopposer au socialisme historique qui se met en place avec la crĂ©ation de la unifiĂ©e sur les bases du marxisme, et se dĂ©veloppe tout au long du XXe siĂšcle pour culminer dans le communisme totalitaire. LâunitĂ© fait horreur Ă PĂ©guy, car elle suppose lâuniformitĂ©. Pour lui, il nây a pas de rĂ©volution sociale lĂ©gitime sans respect de la personne et de sa singularitĂ©. A OrlĂ©ans, il fonde un groupe dâĂ©tudiants socialistes, au grand dam de sa mĂšre, qui redoute les ennuis que pourraient lui valoir ses activitĂ©s politiques. Il a demandĂ© une annĂ©e de congĂ© afin de pouvoir se consacrer Ă sa premiĂšre grande Ćuvre une vie de Jeanne dâArc, quâil rĂ©dige de fin 1895 Ă fin 1896. LâhĂ©roĂŻne, qui nâa pas encore Ă©tĂ© canonisĂ©e ni accaparĂ©e par la droite nationaliste, est alors cĂ©lĂ©brĂ©e par les rĂ©publicains comme une figure patriotique, sortie du peuple et sauvant le peuple. Ce qui fascine en elle le jeune PĂ©guy, câest son engagement solitaire au cĆur de la mĂȘlĂ©e. Cet enthousiasme des premiers temps conduit PĂ©guy Ă des initiatives audacieuses. EncouragĂ© par Lucien Herr, il sâassocie Ă dâautres camarades, parmi lesquels LĂ©on Blum, le futur dirigeant de la pour fonder une maison dâĂ©dition socialiste, la SociĂ©tĂ© Nouvelle de Librairie et dâEdition. Bien quâil se soit inscrit Ă lâAgrĂ©gation de philosophie, PĂ©guy est prĂȘt Ă renoncer Ă lâenseignement et Ă la carriĂšre universitaire pour une existence plus risquĂ©e, toute entiĂšre vouĂ©e Ă la transmission de ses convictions. Le mĂ©tier de libraire ainsi entendu lui convient Ă merveille, et il adresse finalement sa dĂ©mission au directeur de lâEcole normale supĂ©rieure afin dâavoir les mains libres pour se lancer dans la carriĂšre de son choix. LâannĂ©e 1898 a vu les passions se dĂ©chaĂźner autour de lâaffaire Dreyfus dans le sillage de JaurĂšs et de Zola, PĂ©guy sâengage, signant des pĂ©titions, manifestant Ă la tĂȘte de groupes dâĂ©tudiants en faveur du capitaine injustement accusĂ©. Alors, il combat en chef militaire » de lâEcole normale supĂ©rieure. Avec JaurĂšs, il est convaincu que le devoir des socialistes est de sâĂ©lever contre la raison dâEtat quand elle fait cause commune avec lâinjustice, mĂȘme si la victime de cette injustice est un bourgeois ». PĂ©guy dissident. En dĂ©cembre 1899 se tient un congrĂšs lors duquel est adoptĂ©, au nom de lâunitĂ© du Parti, le principe de la censure dans les journaux et publications socialistes. DĂ©sormais, il y aura une vĂ©ritĂ© socialiste, Ă laquelle tous devront se conformer. Parce quâil nâaccepte pas ce tournant, PĂ©guy se trouve en opposition avec les membres de la SociĂ©tĂ© nouvelle de librairie et dâĂ©dition, qui, eux, suivent le Parti. La rupture est consommĂ©e. DĂšs lors, PĂ©guy est seul. Seul contre ses amis dâhier, seul contre le mouvement de lâhistoire. Mais il nâa renoncĂ© Ă rien. Son socialisme, celui de ses premiers Ă©lans, il le fera vivre Ă travers une revue qui se confond avec la vie et lâĆuvre de lâĂ©crivain quâil devient Les Cahiers de la Quinzaine. Quelques citations de Charles Peguy â Quarante ans est un Ăąge terrible. Car câest lâĂąge oĂč nous devenons ce que nous sommes. â Il y a des larmes dâamour qui dureront plus longtemps que les Ă©toiles du ciel. â Aimer câest donner raison Ă lâĂȘtre aimĂ© qui a tort. â On reconnaĂźt les honnĂȘtes gens Ă ce quâils font leurs mauvais coups avec plus de maladresse que les autres. â Le vieillissement est essentiellement une opĂ©ration de mĂ©moire. Or câest la mĂ©moire qui fait toute la profondeur de lâhomme. â Une Ăąme morte est une Ăąme complĂštement habituĂ©e. â Je me permets quelquefois de rĂ©flĂ©chir entre mes repas, ce qui me fait perdre Ă©normĂ©ment de temps.
CharlesPĂ©guy. « La mort n'est rien : je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait, n'employez pas un ton diffĂ©rent. Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă rire de ce qui nous faisait rire ensemble
"JĂ©sus est mon Tout en Tout"Neuvaine Ă a bienheureuse Teresa de CalcuttaA prier chaque jour de la neuvaineBienheureuse Teresa de Calcutta,tu as permis Ă l'amour assoiffĂ© de JĂ©sus sur la croixde devenir une flamme vivante en toi,et ainsi tu es devenue la lumiĂšrede Son amour pour du CĆur de JĂ©sus...Mentionner ici l'intention pour laquelle on prieApprends-moi Ă permettre Ă JĂ©sus de pĂ©nĂ©trer et de possĂ©dertout mon ĂȘtre si complĂštement,que ma vie aussi puisse rayonner Sa lumiĂšre et Son amour sur les immaculĂ© de Marie, Cause de notre joie,prie pour Teresa de Calcutta, prie pour moi.
plupartdes gens pensent que ce texte a Ă©tĂ© Ă©crit par Charles PĂ©guy, ce qui nâest en fait pas le cas ». Charles PĂ©guy nâaurait donc pas Ă©crit « La mort nâest rien ; je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. ». Extrait : « En tout Ă©tat de cause, Charles PĂ©guy nâest
L'amour ne disparaĂźt pas de Charles PĂ©guy La mort n'est rien je suis seulement dans la piĂšce d'Ă cĂŽtĂ© Je suis moi, vous ĂȘtes vous Ce que j'Ă©tais pour vous, je le resterai toujours Donnez moi le prĂ©nom que vous m'avez toujours donnĂ© Parlez moi comme vous l'avez toujours fait N'employez pas un ton diffĂ©rent Ne prenez pas un ton solennel ou triste Continuez Ă rire de ce qui nous faisait rire ensemble Priez, souriez, pensez Ă moi Que mon prĂ©nom soit prononcĂ© Ă la maison Comme il l'a toujours Ă©tĂ© Sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre ! La vie signifie ce qu'elle a toujours signifiĂ© Elle est toujours ce qu'elle a Ă©tĂ© Le fil n'est pas coupĂ© Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e Simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends Je ne suis pas loin, Juste de l'autre cĂŽtĂ©...
Iln'a Ă©tĂ© publiĂ© qu'aprĂšs la mort de PĂ©guy, qui n'en est donc pas non plus le traducteur. Bref : saint Augustin a-t-il Ă©crit le moindre texte qui ressemble Ă celui-ci ? Et qui en est l'auteur ? La mort n'est rien : je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi. Vous ĂȘtes vous. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis
BibliObs. Que vous inspire le PĂ©guy journaliste, pamphlĂ©taire Edwy Plenel. Les Cahiers de la quinzaine» forment lâĆuvre de PĂ©guy, son Ćuvre-vie», dont il Ă©tait le seul maĂźtre, comme Maurice Nadeau sera le seul maĂźtre de ce qui sâest appelĂ© justement la Quinzaine littĂ©raire». En tant que gĂ©rant des Cahiers», PĂ©guy a publiĂ© toute sorte dâarticles, dâenquĂȘtes. On oublie trop ce quâil appelait le journalisme de renseignement», gouvernĂ© par la fameuse formule Dire la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ©, dire bĂȘtement la vĂ©ritĂ© bĂȘte, ennuyeusement la vĂ©ritĂ© ennuyeuse, tristement la vĂ©ritĂ© triste». Des articles sur la question coloniale, sur le gĂ©nocide des ArmĂ©niens, les questions internationales, sur la condition des instituteurs, que sais-je. Et cela en plus de la littĂ©rature. Et puis, il y a ce quâĂ©crit PĂ©guy lui-mĂȘme, et quâon retrouve dans les trois tomes de la PlĂ©iade. Alors lĂ , ce que jâadmire, câest lâinvention formelle. Je suis de ceux qui prĂ©fĂšrent sa prose Ă sa poĂ©sie â non pas que sa poĂ©sie soit mĂ©diocre, mais elle est plus classique. Sa prose, qui est ruminante, qui ressasse, qui revient par vagues et envolĂ©es, est authentiquement inventive et unique. Elle nâa rien de journalistique», de formatĂ©, elle ne rĂ©pond Ă aucune exigence de pĂ©dagogie», de transmission», et se soucie assez peu du public. Mais câest un objet formel assez fascinant, et qui va de pair avec sa maniĂšre de ne jamais renvoyer de droits dâauteur, de ne jamais faire de citations derriĂšre sa rumination, il y a tout ce quâil a lu⊠Ensuite il y a la colĂšre contre son Ă©poque, qui est trĂšs semblable Ă la nĂŽtre. Une Ă©poque de transition, de rĂ©volution industrielle, de spĂ©culation financiĂšre, un Ă©branlement Ă©conomique, gĂ©opolitique, social. Et il est en colĂšre contre lâuniverselle marchandise. VoilĂ sa cible lâabaissement dans la marchandise, dans lâargent. Et câest le socle de sa colĂšre lâuniverselle marchandise, qui prend tout, qui prostitue tout, qui uniformise tout. La question de son basculement dans le patriotisme et le nationalisme est plus complexe. Il Ă©volue. Je ne suis pas du PĂ©guy de la fin, du PĂ©guy qui envoie JaurĂšs dans une charrette avec des roulements de tambour, mĂȘme si, dans cette Ă©volution, PĂ©guy ne cĂšde pas sur lâantisĂ©mitisme. Il a Ă©crit des pages sur les Allemands qui sont une vision essentialiste des civilisations, des cultures dâun cĂŽtĂ© la civilisation, et câest la France, et dâun autre cĂŽtĂ© la barbarie, et câest lâAllemagne. Mais sa colĂšre, le socle de cette colĂšre, nâa pas de postĂ©ritĂ© politique univoque elle donne aussi bien les nationalistes que les libertaires, et ceux qui rĂ©sistent contre la servitude. Si PĂ©guy arrivait Ă Mediapart avec un article, Ă©crit dans son style, le prendriez-vous? Bien sĂ»r ! Vous nâavez quâĂ lire ce que nous publions, qui est dâune trĂšs grande diversitĂ© dâĂ©criture nous sommes dans une culture du free speech. Non seulement je les prendrais, mais on peut dire que les colĂšres pĂ©guystes dâaujourdâhui se trouvent plus dans Mediapart que dans les vitupĂ©rations de M. Finkielkraut. Propos recueillis par Jacques Drillon Entretien rĂ©alisĂ© - comme cet autre avec Yann Moix - dans le cadre de notre enquĂȘte sur l'Ă©tonnante postĂ©ritĂ© de Charles PĂ©guy, Ă lire dans "le Nouvel Observateur" du 13 fĂ©vrier 2014.
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Lamort nest rien La mort nest rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes
J'ai assistĂ© aujourd'hui Ă une messe d'enterrement au cours de laquelle il a Ă©tĂ© lu un texte de Charles PĂ©guy parlant de la amis et moi avons trouvĂ© ce texte trĂšs Ă©mouvant, remettant chacun en question sur le problĂšme de la dit ".... Je ne suis pas mort, je suis lĂ , derriĂšre la porte dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©... etc..."Quelqu'un serait-il en mesure de me communiquer ce texte ou bien me transmettre le nom de l'ouvrage d'oĂč il a Ă©tĂ© lecture nous a fait pleurer. Je ne me rappelle plus exaxtement les phrases, j'Ă©tais trop Ă©mue par la cĂ©rĂ©monie. Aidez-moi Ă trouver ce je vous remercie pour votre Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidĂ©o. Bonjour polonia...j'ai trouvĂ© ce texte sur la mort qui ressemble Ă celui dont tu nous parles, malheureusement il n'a pas l'air d'etre de charles peguy je te le copie colle quand meme Quand je ne serai plus lĂ , relĂąchez-moi, laissez-moi partir,J'ai tellement de choses Ă faire et Ă pleurez pas en pensant Ă moi,Soyez reconnaissants pour les bonnes annĂ©es,Je vous ai donnĂ© mon amitiĂ©, vous pouvez seulement devinerLe bonheur que vous m'avez vous remercie de l'amour que chacun de vous m'a dĂ©montrĂ©,Maintenant, il est temps de voyager un court moment vous pouvez avoir de la peine,La confiance vous apportera rĂ©confort et serons sĂ©parĂ©s pour quelque les souvenirs apaiser votre douleur,Je ne suis pas loin, et la vie continue...Si vous ĂȘtes dans le besoin, appelez-moi et je viendrai,MĂȘme si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai si vous Ă©coutez votre cur, vous Ă©prouverez clairementLa douceur de l'amour que j'apporteraiEt quand il sera temps pour vous de partir,Je serai lĂ pour vous de mon corps, prĂ©sent avec pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ , je ne dors suis les mille vents qui soufflent,Je suis le scintillement des cristaux de neige,Je suis la lumiĂšre qui traverse les champs de blĂ©,Je suis la douce pluie d'automne,Je suis l'Ă©veil des oiseaux dans le calme du matin,Je suis l'Ă©toile qui brille dans la pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ . Je ne suis pas mort. 1 - J'aime Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est bien. 1 - J'aime En rĂ©ponse Ă Karen30026245 Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est texte de charles pĂ©guyOui, il s'agit bien de ce texte. Merci beaucoup de me l'avoir transmis. C'est sympa. Je vais pouvoir le transmettre Ă mes amis qui ont assistĂ© aux merci d'avoir rĂ©pondu Ă mon J'aime En rĂ©ponse Ă tihya_1165181 Bonjour polonia...j'ai trouvĂ© ce texte sur la mort qui ressemble Ă celui dont tu nous parles, malheureusement il n'a pas l'air d'etre de charles peguy je te le copie colle quand meme Quand je ne serai plus lĂ , relĂąchez-moi, laissez-moi partir,J'ai tellement de choses Ă faire et Ă pleurez pas en pensant Ă moi,Soyez reconnaissants pour les bonnes annĂ©es,Je vous ai donnĂ© mon amitiĂ©, vous pouvez seulement devinerLe bonheur que vous m'avez vous remercie de l'amour que chacun de vous m'a dĂ©montrĂ©,Maintenant, il est temps de voyager un court moment vous pouvez avoir de la peine,La confiance vous apportera rĂ©confort et serons sĂ©parĂ©s pour quelque les souvenirs apaiser votre douleur,Je ne suis pas loin, et la vie continue...Si vous ĂȘtes dans le besoin, appelez-moi et je viendrai,MĂȘme si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai si vous Ă©coutez votre cur, vous Ă©prouverez clairementLa douceur de l'amour que j'apporteraiEt quand il sera temps pour vous de partir,Je serai lĂ pour vous de mon corps, prĂ©sent avec pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ , je ne dors suis les mille vents qui soufflent,Je suis le scintillement des cristaux de neige,Je suis la lumiĂšre qui traverse les champs de blĂ©,Je suis la douce pluie d'automne,Je suis l'Ă©veil des oiseaux dans le calme du matin,Je suis l'Ă©toile qui brille dans la pas sur ma tombe pour pleurer,Je ne suis pas lĂ . Je ne suis pas mortCe poĂšme est vraiment de Charles PĂ©guy et s'intitule "La mort" J'aime En rĂ©ponse Ă thor_1279413 La mortCe poĂšme est vraiment de Charles PĂ©guy et s'intitule "La mort"La mortExcuse moi ce n'est pas celui la de mais il est trĂšs beau 1 - J'aime En rĂ©ponse Ă thor_1279413 La mortExcuse moi ce n'est pas celui la de mais il est trĂšs beauQuand je ne serai plus lĂ ....Ce poĂšme envoyĂ© par mouflette le 20 septembre est trĂšs beau Qui en connait l'auteur? J'aime Urgent je recherche une parabole sur la mort avec une libellule ou papillonBonjour, Je viens de perdre un etre cher et je recherche un texte pour la messe d'enterrement que j'ai entendu Ă un prĂ©cĂ©dent enterrement. Il s'agit d'une parabole sur la mort des larves vivent dans un marecage et lorsqu'elles montent sur les roseaux, elles se transforment en libellule =mort.merci pour vos rĂ©ponses Anne-Laure J'aime Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....Lily 2 - J'aime Je crois que c'est celui-ciAu fond dun vieux marĂ©cage vivaient quelques larves qui ne pouvaient comprendre pourquoi nul du groupe ne revenait aprĂšs avoir rampĂ© le long des tiges de lys jusquĂ la surface de leau. Elles se promirent lune Ă lautre que la prochaine qui serait appelĂ©e Ă monter reviendrait dire aux autres ce qui lui Ă©tait arrivĂ©. BientĂŽt, lune se sentit poussĂ©e de façon irrĂ©sistible Ă gagner la surface ; elle se reposa au sommet dune feuille de lys et subit une magnifique transformation qui fit delle une libellule avec de forts jolies ailes. Elle essaya en vain de tenir sa promesse. Volant dun bout Ă lautre du marais, elle voyait bien ses amies en bas. Alors, elle comprit que mĂȘme si elles avaient pu la voir, elles nauraient pas reconnu comme une des leurs une crĂ©ature si radieuse. Le fait que nous ne pouvons voir nos amis et communiquer avec eux aprĂšs la transformation que nous appelons la mort nest pas une preuve quils ont cessĂ© dexister. Walter Dudley Cavert J'aime Vous ne trouvez pas votre rĂ©ponse ? En rĂ©ponse Ă Karen30026245 Voila !La mort nest rienAuteur Charles PĂ©guy La mort nest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lun pour lautre, nous le sommes le nom que tu ma toujours comme tu las toujours pas de ton prends pas un air solennel ou Ă rire de ce qui nous faisait vivre Souris. Pense Ă moi. Prie pour mon nom soit toujours prononcĂ© Ă la maison commeil la toujours emphase daucune sorte et sans trace vie signifie ce quelle a toujours reste ce quelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nest pas serais-je hors de ta pensĂ©e,Simplement parce que je suis hors de ta vue ?Je tattends. Je ne suis pas loin. Juste de lautre cĂŽtĂ© du vois, tout est connais ce texteje connais ce texte, je le trouve trĂšs beau, je l'ai dĂ©jĂ entendu Ă un enterrement auquel j'ai assistĂ© rĂ©cemment, je ne savais pas qu'il Ă©tait de Charles J'aime En rĂ©ponse Ă rasika_1226445 Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....LilyLa mort n'est rien...J'avais lu ce texte aux obsĂšques de ma ma connaissance, il est de Henry Scott J'aime Pour poloniapolonia le titre et " la mort n'est rien" J'aime En rĂ©ponse Ă kany_2041065 Pour poloniapolonia le titre et " la mort n'est rien"La questiona Ă©tĂ© posĂ©e il y + de 7 ans .... et la rĂ©ponse figurait dĂ©jĂ Ă plusieurs reprises dans le ça sert tjs Ă le faire remonter, si qq1 en a besoin ! J'aime En rĂ©ponse Ă rasika_1226445 Peut ĂȘtre est ce celui ciBonjour, un peu tardivement je tombe sur ton message... J'ai aussi entendu un texte comme celui ci "La mort n'est rien,Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce d'Ă cĂŽtĂ©Je suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous,je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,Parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,Ne prenez pas un air solennel ou Ă vivre de ce qui nous faisait vivre mon nom soit prononcĂ© Ă la maisonComme il l'a toujours Ă©tĂ©,Sans emphase d'aucune sorte,Sans une trace d' vie signifie ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©,Le fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,Parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin..."VoilĂ ....LilyEtre de ! Je cherchais ce texte depuis longtemps . Lilasdoc J'aime Je suis tout Ă cĂŽtĂ© La mort n'est rien,je suis seulement passĂ©, dans la piĂšce Ă suis moi. Vous ĂȘtes que j'Ă©tais pour vous, je le suis le nom que vous m'avez toujours donnĂ©,parlez-moi comme vous l'avez toujours pas un ton diffĂ©rent,ne prenez pas un air solennel ou Ă rire de ce qui nous faisait rire souriez,pensez Ă moi,priez pour mon nom soit prononcĂ© Ă la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©,sans emphase d'aucune sorte,sans une trace d' vie signifie tout ce qu'elle a toujours fil n'est pas serais-je hors de vos pensĂ©es,simplement parce que je suis hors de votre vue ?Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin J'aime PĂ©guyIK est trop tard. Je vous le ferai Ă une heurre catholiqueA + J'aime C'est pas croyable Personne ne sait lire sur un forum lecture ?Le texte a dĂ©jĂ Ă©tĂ© donnĂ© plusieurs fois sur ce post outre que la question a 9 ans J'aime PlutĂŽt saint augustinNE PLEUREZ PAS Ne pleurez pas si vous m'aimez. Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous, Ce que nous Ă©tions pour les autres, nous le sommes toujours. Donnez moi le nom que vous m'avez donnĂ©, Parlez moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel et triste. Continuez Ă rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcĂ© comme il l'a toujours Ă©tĂ©, Sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e simplement parce que je suis hors de votre vue? Je vous attends. Je ne suis pas loin, Juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Bon voyage, tout est ou Augustin qu'importe !GĂ©nial ! Et c'est le principal 1 - J'aime
CharlesPéguy - La mort n'est rien. Un des mes clients est décédé d'une grave maladie, je ne le connaissais pas beaucoup. Mais ce matin j'ai retrouvé sur mon bureau déposé par mon boss un mémorial parlant et racontant cette personne. Sur ce mémorial j'ai trouvé un texte du poÚte français Charles Péguy, ce texte m'a réellement ému. C'est pour celà que je le
Ă©ducatif Education enfant Expliquer la mort Ă un enfant D'aprĂšs moi et mes convictions, il faut expliquer Ă l'enfant que son grand-pĂšre n'est pas mort - c'est son aspect physique qui a disparu Ă notre vue par rapport Ă son Ăąge ou sa maladie - par contre, la personne en l'occurence son Ăąme est toujours prĂ©sente autour de nous. Je joins Ă ma rĂ©ponse un poĂšme de CHARLES PEGUY Ă expliquer Ă l'enfant avec d'autres mots bien sĂ»r, suivant sa maturitĂ©.' LA MORT N'EST RIEN. JE SUIS SEULEMENT PASSĂE DANS LA PIĂCE D'Ă CĂTĂ. JE SUIS MOI, VOUS ĂTES VOUS. CE QUE NOUS ĂTIONS LES UNS POUR LES AUTRES, NOUS LE SOMMES LE NOM QUE VOUS M'AVEZ TOUJOURS DONNĂ. PARLEZ DE MOI COMME VOUS L'AVEZ TOUJOURS FAIT. N'EMPLOYEZ PAS UN TON DIFFĂRENT. NE PRENEZ PAS UN AIR SOLENNEL ET TRISTE. CONTINUEZ Ă RIRE DE CE QUI NOUS FAISAIT RIRE ENSEMBLE. PRIEZ, SOURIEZ, PENSEZ Ă MOI, PRIEZ POUR MOI. QUE MON NOM SOIT PRONONCĂ COMME IL L'A TOUJOURS ĂTĂ, SANS EMPHASE D'AUCUNE SORTE, SANS UNE TRACE D'OMBRE. LA VIE SIGNIFIE TOUT CE QU'ELLE A TOUJOURS SIGNIFIĂ. ELLE EST CE QU'ELLE A TOUJOURS ĂTĂ. LE FIL N'EST PAS COUPĂ. POURQUOI SERAIS-JE HORS DE VOS PENSĂESSIMPLEMENT PARCE QUE JE SUIS HORS DE VOTRE VUE? JE VOUS ATTENDS. JE NE SUIS PAS LOIN, JUSTE DE L'AUTRE CĂTĂ DU CHEMIN. VOUS VOYEZ, TOUT EST BIEN.'Je mettrai une photographie dans la chambre de l'enfant afin qu'il lui parle quand il le ce sujet dĂ©licat peut ĂȘtre abordĂ© de bien des maniĂšres suivants les convictions et les personnalitĂ©s de chacun... Il existe en librairie un trĂšs bon bouquin bien illustrĂ© pour apprendre et expliquer la mort d'un proche Ă un enfant. Question de tenzin91 RĂ©ponse de Serge - Mis Ă jour 03/07/2008 Sujets en relation Les 5 questions prĂ©cĂ©dentes Explic utilise des cookies sur son site. En poursuivant votre navigation sur vous en acceptez l'utilisation. En savoir plus
ï»żLivresReligion 24 septembre 2017 1 Lâenfer selon Charles PĂ©guy. Lâenfer selon Charles PĂ©guy. Dans « le mystĂšre de la CharitĂ© de Jeanne dâArc » (1910), Charles PĂ©guy exprime lâhorreur que lui inspire lâidĂ©e dâenfer et de damnation. Jâai eu envie de lire ce texte aprĂšs avoir vu le film « Jeannette, lâenfance de Jeanne d
AbritĂ©s derriĂšre un repli de tarrain Ă©vacuĂ© par les Boches, nous attendions, sous les obus mal repĂ©rĂ©s de l'ennemi, le moment de partir Ă l'assaut de ses retranchements, assaut dĂ©jĂ tentĂ© vainement par les taborrs marocains. L'ordre vint enfin, et, joyeux, nous partimes en avant, dĂ©ployĂ©s en tirailleurs. Il Ă©tait 5 heures ; l'artillerie allemande, foudroyĂ©e, s'Ă©tait tue ; mais, en arrivant sur la crĂȘte, une terrible grĂȘle de balles nous accueillie ; nous bondissionsd ans les avoines enmĂ©lĂ©es, oĂč beaucoup tombent ; la course est pĂ©nible. Un bond encore, et nous voilĂ abritĂ©s derriĂšre le talus d'une route, haletants et soullants. Les balles sifflent Ă ras de nos tĂȘtes ; nous tiraillons Ă 500 mĂštres sur les allemands bien retranchĂ©s et presque invisibles dans leurs uniformes couleur terre. Les voix jeunes et claironnantes du lieutenant PĂ©guy commande le feu ; il est derriĂšre nous, debout, brave, courageux sous l'averse de mitraillette qui siffle, cadencĂ©es par le tap tap infernal des mitrailleuses prusiennes. " Cette terrible course dans les avoines nous a mis Ă bout de soufle, la sueur nous inonde et notre brave lieutenant est logĂ© Ă notre enseigne. Un court instant de rĂ©pit, puis sa voix nous claironne "En avant." "Ah ! cette fois, c'est fini. Escaladant le talus et rasant le sol, courbĂ©s en deux, pour offrir moins de prise aux balles, nous courrons Ă l'assaut. La terrible moisson continue, effrayante ; la chanson de mort bourdonne autour de nous, 200 mĂštres sont ainsi faits ; mais allr plus loin pour l'instant, c'est une folie, un massacre gĂ©nĂ©ral, nous n'arriverons pas 10 ! Le Capitaine GuĂ©rin et l'autre lieutenant; M. de la CornilliĂšre, sont tuĂ©s raides. "Couchez-vous, hurle PĂ©guy, et feu Ă volontĂ© !" mais lui mĂȘme reste debout, la lorgnette Ă la main, dirigeant notre tir, hĂ©roĂŻque dans l'enfer. "Nous tirons comme des enragĂ©s, noirs de poudre, le fusil nous brulant les doigts. A chaque instant, ce sont des cris, des plaintes, des rĂąles significatifs ; des amis chers sont tuĂ©s Ă mes cĂŽtĂ©s. Combien sont morts ? On ne compte plus. "PĂ©guy est toujours debout, malgrĂ© nos cris de "Couchez-vous !", glorieux ; fous dans sa bravoure. La pluspart d'entre nous n'ont plus de sac, perdu lors de la retraite, et le sac, en ce moment, est un prĂ©cieux abri. Et la voix du lieutenant crie toujours Tirez ! Tirez ! Nom de Dieu " D'aucuns de plaignent "Nous n'avons pas de sac mon lieutenant, nous allons tous y passer ! - Ca ne fait rien ! Crie PĂ©guy dans la tempĂąte qui siffle. Moi non plus je n'en ai pas, voyez, tirez toujours ! " Et quand, 100 mĂštres plus loin, je jette derriĂšre moi un raĂ©pide coup d'oeil alarmĂ©, bondissant comme un forcenĂ©, j'aperçois lĂ -bas comme une tache noire au milieu de tant d'autres, Ă©tendu sans vie, sur la terre chaude et poussiĂšreuse, le corps de ce brave, de notre cher lieutenant."
aMWi. xmc5fbxsa9.pages.dev/61xmc5fbxsa9.pages.dev/864xmc5fbxsa9.pages.dev/463xmc5fbxsa9.pages.dev/133xmc5fbxsa9.pages.dev/685xmc5fbxsa9.pages.dev/799xmc5fbxsa9.pages.dev/404xmc5fbxsa9.pages.dev/118xmc5fbxsa9.pages.dev/194xmc5fbxsa9.pages.dev/624xmc5fbxsa9.pages.dev/707xmc5fbxsa9.pages.dev/726xmc5fbxsa9.pages.dev/292xmc5fbxsa9.pages.dev/81xmc5fbxsa9.pages.dev/789
charles peguy la mort n est rien